Les rivaux politiques d’Égypte signent un accord pour le dialogue

Afriquinfos Editeur
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Cette réunion, sous l'égide de la plus haute institution musulmane d'Égypte, Al-Azhar, a réuni des dirigeants des factions égyptiennes rivales, dont le principal bloc d'opposition, le Front du salut national (FSN).

L'homme politique libéral et ex-diplomate Mohamed ElBaradei, l'ex-dirigeant de la Ligue arabe Amr Moussa, et l'ex-candidat de gauche à la présidentielle Hamdeen Sabahy ont participé à cette réunion aux côté de chefs de partis islamistes tels que les Frères musulmans (FM), le Parti de la liberté et de la justice (PLJ), le parti salafiste Al-Nour et le parti modéré Al-Wasat.

M. ElBaradei a déclaré que les forces politiques et nationales feraient de leur mieux pour établir la confiance et la crédibilité entre eux par le biais du comité de dialogue envisagé.

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« Je suis optimiste à l'issue de la réunion d'Al-Azhar, mais il reste encore de nombreux défis à relever », a ajouté M. ElBaradei.

Le chef du PLJ Mohamed Saad al-Katatni a déclaré à l'issue de cette réunion que « le dialogue basé sur des garanties plutôt que sur des conditions est le seul moyen de résoudre les problèmes de l'Égypte dans sa transition démocratique », en référence aux conditions préalables posées lundi par le FNS lorsqu'il a rejeté l'invitation au dialogue du président Mohamed Morsi.

Pour sa part, le chef du parti Al-Wasat, Abdul-Ela Madi, a déclaré que cette réunion avait souligné le rejet de la violence par toutes les factions politiques rivales égyptiennes et leur volonté de former un comité de dialogue impliquant toutes les forces politiques.

Par ailleurs, le représentant de la jeunesse à cette réunion, le blogueur et activiste politique Wael Ghoneim, a affirmé que cette réunion était consultative plutôt que politique, soulignant que « le comité de dialogue qui impliquera toutes les factions politiques et nationales sera formé bientôt ».

Au cours de cette réunion, les partis présents sont tombés d'accord pour reconnaître le droit à une vie décente de tous les citoyens et affirmer leur rejet total des bains de sang et de la violence.

Cet accord a également souligné la distinction entre les activités politiques positives et les pratiques destructrices, soulignant la nécessité de trouver des moyens pacifiques pour l' expression politique et de réconcilier toutes les parties rivales.

 

« Les institutions de sécurité de l'État sont engagées à jouer leur rôle de protéger la sécurité et les libertés constitutionnelles des citoyens », affirme cet accord, ajoutant que protéger le pays incombe à la responsabilité de toutes les parties, y compris le gouvernement, les institutions, la population, l'opposition, les partis politiques, ainsi que les différents groupes et mouvements.

Mercredi, M. ElBaradei a appelé à une réunion urgente avec le président Morsi, une mesure perçue par les experts comme un changement majeur dans l'attitude de l'opposition, et un tournant sur la scène politique nationale.

D'un autre côté, le FSN prévoit d'organiser vendredi des manifestations massives dans tout le pays, pour réclamer notamment des amendements à la Constitution, le limogeage de l'actuel procureur-général Talaat Ibrahim Abdullah, la formation d'un nouveau gouvernement de « salut national », des enquêtes sur les affrontements violents qui ont fait plus de 50 morts et plus de 1 000 blessés.

Mettant en avant son mot d'ordre de « pacifisme », le FSN a déclaré que ces manifestations seraient une expression pacifique de leur mécontentement envers les politiques du président et les tentatives de monopolisation du pouvoir qu'ils attribuent aux Frères musulmans.