Rendre plus profitable l’industrie du cacao au Ghana

Afriquinfos Editeur
10 Min de Lecture

Rendez plus profitable l’industrie du cacao – Les stagiaires d’ IMANI au Gouvernement Ghanéen

Le Ghana est actuellement le deuxième plus grand exportateur du cacao après la Côte d’Ivoire. Les revenus provenant du cacao est la deuxième source de recettes d’exportation du Ghana – ce qui représente 30 % du total de ses exportations.

En d’autres termes, le cacao est  décrit comme l’épine dorsale de l’économie ghanéenne. Au cours de la dernière décennie, il y a eu un certain nombre de problèmes touchant l’industrie du cacao – telles que la contrebande de cacao en Côte d’Ivoire et une diminution de l’offre des fèves lumineuses pour le traitement local, qui ont tous deux rendu les fermiers de cacao et des producteurs insatisfaits. Cela demande du Gouvernement Ghanéen d’apporter les changements appropriés pour mieux utiliser les réserves de cacao du Ghana.

- Advertisement -

La production de cacao a bien démarré au début du 20e siècle, puis a chuté dans les années 1990, et est actuellement sur ​​une haute échelle de production. Pourtant, les prévisions futures montrent que la production du cacao va diminuer en 2030 et empirer en 2050 en raison des conditions météorologiques changeantes.

L’industrie du cacao au Ghana est monopolisée par Ghana Coco Board (COCOBOD). COCOBOD achète la grande partie du produit de cacao du Ghana à travers ses 26 Compagnies commerciales autorisées (Licensed Buying Companies -LBC), puis l’exporte dans le monde entier. Pour protéger les agriculteurs ghanéens contre les fluctuations du prix du marché international, COCOBOD réglemente le prix du cacao. Ce prix détermine le sort de 720.000 producteurs de cacao au Ghana, qui ont peu de choix dans d’autres endroits où vendre leur production. Les pays  ouest-africains limitrophes du Ghana ont aussi des systèmes similaires de fixation des prix, mais les différences entre les prix dans les pays voisins ont conduit à la contrebande dans ces derniers. La plus remarquable est celle (la contrebande) à travers la frontière Ghana – Côte d’Ivoire.

La tendance est que de grandes quantités de cacao en contrebande à partir de la Côte d’Ivoire au Ghana a nécessité la hausse des prix et ce en raison de la qualité du cacao produit au Ghana. Mais, il y a de cela des mois que la tendance s’est inversée. Les prix FOB (Free on board) offerts aux agriculteurs au Ghana ont sombré sous ceux offerts par les pays voisins : la Côte d’Ivoire et le Togo. Cette disparité a propulsé la contrebande du cacao qui a été exposée à travers la séquence vidéo d’Anas Aremeya, un journaliste d’investigation ghanéen.

En outre, Lambert Aka, un agriculteur de cacao local sur la frontière ivoirienne, explique : « maintenant, ce sont  les Ghanéens qui envoient leur cacao ici . Ce n’est pas beaucoup pour l’instant. Mais nous voyons souvent des petits camions en provenance du Ghana pour décharger les cacaos ». “Le gouvernement ghanéen doit quantifier plutôt que de balayer la contrebande qui se produit et procéder à une analyse plus approfondie des rapports de prix en Afrique de l’Ouest. Prenant en compte la force changeante du cedi par rapport aux autres monnaies, les recommandations devraient être prises pour modifier la politique du COCOBOD. COCOBOD paie actuellement 78,4 % du prix FOB et n’a pas voulu répondre à une augmentation des prix, malgré des taux élevés de pauvreté chez les producteurs de cacao.

À part la gestion des exportations, COCOBOD vend également des grains de cacao réservés à la culture aux industries locales à un escompte pour traitement. Les grains (de cacao) de culture sont de qualité inférieure comparés à ceux de la récolte principale car ils ont une saison de croissance plus courte, de Juillet à Septembre, alors que la saison de la récolte principale est d’Octobre à Juin.

Environ 10 % du cacao total du Ghana est obtenu de la récolte des fèves légères, et presque 40% de la récolte légère est vendu à des entreprises locales de traitement, y compris la compagnie de traitement de cacao appartenant au gouvernement, Coco Processing Company (CPC). Il y existe cette politique de dérèglementation dans laquelle les ventes et la distribution des entrées du cacao est privatisée pour permettre aux entreprises du secteur privé de pénétrer dans l’industrie. Cependant, les pénuries actuelles de fèves légères forcent les sociétés de traitement du cacao à opérer en deçà de leur capacité.

Pour pouvoir subsister, le Ghana doit alors chercher à investir dans le traitement local du cacao pour stimuler le développement économique et d’acquérir une valeur ajoutée dans le secteur. Et du fait que les entreprises de traitement travaillent actuellement à petite capacité ; avec des rabais propices, les permis d’importation, et les paiements de crédit, le Ghana peut agrandir son exploitation.

L’industrialisation est un modèle bien connu pour le développement économique et le Ghana peut tirer des leçons des modèles réussis en Amérique du Sud et en Asie. Le point se fait clair – le Ghana doit utiliser ses produits au maximum et à son avantage. En tenant compte que la production du cacao a déjà prévue de réduire d’ici vingt ans ; il n’y a pas de bénéfices futurs visibles de continuer à exporter de grandes quantités de grains de cacao non traités.

Mettant en considération qu’il fonctionne sur une échelle de traitement plus large, le Ghana sera certainement confronté à des défis. Il s’agira notamment de:

a) L’industrie requérant l’accès à l’eau continuellement et de l’électricité – et puisque ces derniers sont des enjeux majeurs au Ghana, la sécurisation des alternatives comme des groupes électrogènes et des forages ;

b) Faible consommation de produits à base de cacao en Afrique Occidentale, ce qui signifie un petit marché comparé à celui de l’Europe;

c) L’emballage – l’économie de profit d’échelle de haute production  pour peu de personnes prendra du temps à botter ;

d) L’image de marque – les consommateurs (la plus part des fois) sont plus enclins à faire confiance à des marques comme Nestlé et Cadbury, ce qui devient difficile pour le Ghana de percer dans le marché.

Néanmoins, à la longue, les avantages socio -économiques de la commutation à l’industrie locale emportera sur le coût d’investissement et l’achat des subventions pour les entreprises nationales.

Les raisons en sont les suivantes :

a) Le traitement du cacao va inciter davantage investissements étrangers.

b) Les possibilités d’emploi, le transfert de technologie, et l’augmentation des rendements fiscales.

c) Les sociétés d’emballage seront encouragées à répondre aux exigences d’emballage des entreprises.

d) Grâce au traitement et l’emballage des produits finis tels que le chocolat et le beurre, le Ghana peut mieux imposer les prix des marchandises qui sont habituellement fixés par le marché international.

Le Ghana doit chercher à accroître l’offre de fèves lumineuses (légères) à des entreprises locales, mais doit aussi amorcer un virage important vers la fourniture de la récolte principale. Ainsi, pour la réalisation de ceci, COCOBOD doit retenir 200.000 personnes sur 700.000 tonnes de fèves de cacao de la récolte principale en vue  de la finalité du traitement, fournissant ainsi des encouragements pour les producteurs locaux et une meilleure valeur globale pour le Ghana. Comme le développement se produit et les machine adéquates sont importées, le nombre de tonnes peut d’augmenter au-dessus de 200.000.

COCOBOD doit également mettre l’accent sur la transparence dans son processus d’allocation, puisque cela encouragera davantage, des processeurs de prendre part au processus et d’accroître leur niveau de valeur ajoutée pour gagner plus de fèves de cacao. Contrairement aux ressources naturelles du Ghana, la culture de rente du cacao ne peut pas faillir, mais va continuer à servir comme l’épine dorsale du Ghana en matière de développement si l’utilisation du cacao est transformée. Il est essentiel que les préparations appropriées soient entreprises pour permettre la réussite de la culture du cacao au Ghana à avoir plus de succès dans l’avenir.

Ebi Botei est un diplômé en droit à l’Université de Nottingham. Antoine Bichara est un diplômé d’informatiques scientifiques à l’Université de Californie, Berkeley. Tous deux faisaient partie des stagiaires de IMANI de ces vacances d’été.

IMANI est une organisation apolitique, à but non-lucratif qui œuvre dans la promotion des politiques qui ont le but de donner aux peuples une liberté économique totale, ainsi la promotion des institutions d’une société libre. IMANI Francophone est une extension d’IMANI.