Réactions politiques et médiatiques à la conférence de presse du président français

Afriquinfos Editeur
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"Nous avons eu un rendez-vous avec les Français et le président de la République de haut niveau (…) On a vu un président de la République qui assure totalement la plénitude de ses fonctions, avec une vraie autorité, une vraie détermination, et en même temps la volonté de (…) rassembler les forces vives et les Français", a déclaré mardi le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault au micro de France 2 à l'issue de la conférence de presse.

Le président de la République "a rappelé le cap, il a montré aussi la cohérence de l'action qui est engagée (…) pour permettre à la France de repartir de l'avant", a ajouté M. Ayrault. "La première question que l'on se pose lors de la première conférence de presse d'un nouveau président de la République, c'est de savoir s'il est au niveau de sa fonction", a déclaré mardi soir François Bayrou, président du MoDem (Mouvement démocratique, centre), sur la chaîne de télévision Public Sénat avant d'ajouter que "la réponse ce soir est oui" et que le président s'est montré "convaincant".

La conférence de presse de M. Hollande a été "une opération de séduction à l'égard des journalistes et un exercice plutôt habile sur la forme pour tenter de justifier six mois d'hésitations et de reniements", a pour sa part déclaré mardi soir dans un communiqué Jean-Louis Borloo, président de l'Union des démocrates et indépendants (UDI, centre). "Le point, peut-être, le plus marquant est l'annonce faite par le président de la République d'une hausse du chômage pendant un an (…) Un tel renoncement et fatalisme est une première pour un président de la République", a-t-il jugé.

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Pour l'ancien Premier ministre François Fillon, interrogé mardi soir, "François Hollande a montré qu'il était un président qui enfonce encore un peu plus sa tête dans le sable en nous affirmant qu'il ne changera pas de politique, qu'il n'y a pas de tournant". "Et bien, moi je veux lui dire que s'il n'y a pas de tournant, au bout de la ligne droite il y a le mur de la récession et du chômage", a lancé le candidat à la présidence de l'Union pour un mouvement populaire (UMP, opposition), ajoutant que "les paroles qu'il a prononcées sont très préoccupantes parce que l'année 2013 va être très difficile". "On va en 2013 vers une situation qui sera très grave pour les Français avec beaucoup de chômage et de pouvoir d'achat en moins", a-t-il pronostiqué. A l'extrême droite, la présidente du Front national (FN), Marine Le Pen, a estimé que "toute son intervention peut se résumer en une phrase : avec François Hollande, le changement c'est fini, avec François Hollande, le sarkozysme c'est reparti (…) Il est manifestement en train de chauffer le siège qu'il laissera dans quelques mois à un gouvernement technique, ou de tutelle, comme en ont été mis en place en Grèce et en Italie, avec les dégâts que l'on sait".

Pour Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de gauche (PG), interrogé mercredi matin sur France 2, le président français "a fait hier un grand exercice de pédagogie du renoncement. Il a essayé de nous convaincre avec le sourire qu'il fallait capituler sans condition devant les exigences des politiques austéritaires. Nous avons entendu du Merkel version française" Dans sa revue de presse consacrée à la conférence du président français, la chaîne de télévision BFM TV souligne mercredi matin que "la presse salue, dans ses éditos, la prestation de François Hollande de la veille".

Le journal Libération écrit que François Hollande a "endossé avec succès le costume présidentiel", même s'il regrette que "le président se soit arrêté au milieu du gué sur plusieurs sujets décisifs". Le quotidien Les Echos estime quant à lui que "sur la forme, le chef de l'Etat s'est montré solide, évitant toute annonce spectaculaire qui aurait 'pollué' cette opération séduction des médias", ajoutant que le cap de la politique économique choisie aurait dû "être clarifié".

Le journal Le Figaro adopte de son côté un ton plus sévère à l'égard du chef de l'Etat en se demandant "si le président est fidèle au candidat, pourquoi a-t-il perdu 20 points de popularité en moins de 200 jours ?".