R.D. Congo : 33 000 personnes reçoivent de l’aide au Katanga

Afriquinfos Editeur
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Bulletin CICR n° 04 / 2013

La violence armée au Katanga, en République démocratique du Congo (RDC), a causé le déplacement de plusieurs dizaines de milliers de personnes fuyant leurs villages dans le centre-nord de la province. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et la Croix-Rouge de la RDC ont commencé une importante distribution d’articles de première nécessité.

Depuis 2012, la violence armée dans la province du Katanga a provoqué le déplacement de plusieurs dizaines de milliers de personnes.« Les déplacés vivent un quotidien précaire. L’insécurité les tient dans un état de peur permanent et les force à se déplacer constamment », explique Andrea Drury, cheffe de la sous-délégation du CICR au Katanga.

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Lors d’incursions de groupes armés ou d’affrontements entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et de tels groupes, les violences commises contre les communautés ou ciblant leurs chefs sont fréquentes, et les pillages se multiplient. « La situation de la population en matière de sécurité et d’accès à la nourriture et aux biens essentiels demeure préoccupante », ajoute Mme Drury. Pour mieux répondre à la situation humanitaire des personnes touchées par la violence au centre et au nord de cette région, le CICR a ouvert un bureau à Manono.

Avec la participation active des volontaires de la Croix-Rouge de la RDC, le CICR vient de commencer une distribution d’articles essentiels (bâches, nattes, couvertures, ustensiles de cuisine, seaux, savons, houes, bidons en plastique et produits d'hygiène) pour environ 33 000 personnes déplacées ou de retour chez elles dans le centre-nord du Katanga, une des zones les plus reculées de la province, située entre Manono, Mitwaba, Malemba-Nkulu et Pweto. Plus de 7 900 personnes ont reçu cette assistance à Kipia et Kizeti, dans le territoire de Malemba-Nkulu, au sud de la ville de Manono. « Un regain d’instabilité ces derniers jours nous incite à réévaluer la situation dans la zone de Shamwana. Dès que les conditions de sécurité le permettront, les distributions se poursuivront en particulier dans cette zone », précise Mme Drury. Peu d’organisations humanitaires travaillent dans cette partie du pays, en raison des distances, des défis logistiques et des craintes que suscitent les conditions de sécurité.

Une logistique compliquée pour accéder aux populations

Dans une région vaste (20 000 kilomètres carrés) et dépourvue d’infrastructures, l’assistance vise des axes secondaires enclavés où les familles n'avaient encore reçu aucune aide. Les villageois doivent marcher de longues heures pour bénéficier des distributions.  « La distance ne nous dérange pas, tellement cette aide est la bienvenue », s’exclame Emérance, qui a dû marcher plusieurs kilomètres  depuis le village de Nonda pour recevoir cette assistance.  « Je suis contente que nos besoins aient été pris en compte », ajoute Jeanine, une veuve de Kipia mère de trois enfants.

L’état des pistes et les ponts de fortune compliquent les distributions. « L’accès à certaines zones est rendu difficile par la fragilité de nombreux ponts, qui ne permettent pas le passage de camions. Certains ont dû être renforcés avant d’être utilisés ; d’autres, toujours infranchissables, ont dû être contournés, ce qui occasionne de longs détours », précise Adrien Mazamba Kambaja, le logisticien qui coordonne l’opération.
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Vingt-cinq enfants réunis avec leurs familles

En collaboration avec des volontaires de la Croix-Rouge de la RDC, le CICR aide les familles à rétablir le contact avec des proches dont elles avaient perdu la trace, notamment des enfants dont elles s’étaient trouvées séparées lors  de violences armées.  En septembre 2013, le CICR a organisé pour la première fois depuis 2006 au Katanga la réunion de 25 enfants – anciennement enrôlés par des groupes armés – avec leurs familles.

De plus, une quarantaine d’enfants qui avaient été recrutés par des forces ou des groupes armés se trouvent actuellement dans trois centres de transit à Lubumbashi ou dans une famille d’accueil, dans l’attente d’une réunification familiale prochaine.

Assistance à quelque 260 détenus  

Dans le cadre de ses visites dans différents lieux de détention civils et militaires de la RDC, le CICR continue de visiter quatre prisons dans la province du Katanga.  Une assistance alimentaire temporaire a été acheminée à l’intention de quelque 260 détenus de la prison de Kipushi. Dans le centre de détention de Buluo, des légumes cultivés dans le jardin potager permettent d’améliorer l’alimentation d’environ 300 détenus. Le CICR y a fourni des semences  et assuré un suivi de la production maraîchère. Comme il s’agit d’une opération d’assistance temporaire, le CICR met tout en œuvre pour que les détenus ne soient pas oubliés par la suite. Il visite d’autres lieux de détention permanents et transitoires situés dans la province et mobilise  les autoritésafin de promouvoir un traitement humain et des conditions de détention conformes à la législation nationale et aux normes internationales.

Depuis début septembre, dans la province du Katanga, le CICR a également :

–        apporté un soutien, dont  une assistance sous forme de médicaments, aux dispensaires de quatre prisons ;
–        sensibilisé 57 officiers et sous-officiers des FARDC au droit international humanitaire ;
–        financé un atelier de gestion des catastrophes tenu par la Croix-Rouge de la RDC dans la province.

Informations complémentaires :
Annick Bouvier, CICR Kinshasa, tél. : +243 81 700 85 36
Abel Musendek, CICR Lubumbashi, tél. : +243 81 715 17 76
Jean-Yves Clémenzo, CICR Genève, tél. : +41 22 730 22 71 ou +41 79 217 32 17
ou sur le site : www.cicr.org
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