Des Congolais expulsés d’Angola: Kinshasa envisage saisir les instances internationales

Afriquinfos
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Kinshasa (© 2018 Afriquinfos)- Au Congo, les autorités du pays menacent de saisir les instances internationales au cas où Luanda ne lançait pas rapidement « des enquêtes approfondies » sur des violences présumées qui auraient entouré les expulsions de quelque 200.000 Congolais d’Angola.

Lors d’une conférence de presse tenue à Kinshasa le ministre congolais des Affaires étrangères, Léonard She Okitundu, a annoncé que Kinshasa  « invite instamment le gouvernement de la république d’Angola à se ressaisir et à diligenter des enquêtes approfondies pour établir les responsabilités de ces actes condamnables », « À défaut, le gouvernement de la République démocratique du Congo se verrait dans l’obligation de saisir les instances compétentes », a-t-il menacé avant de préciser que « la RDC ne tombera pas dans le piège d’expulser brutalement les Angolais qui vivent sur son sol ».

Le ministre a affirmé avoir convoqué mercredi l’ambassadeur d’Angola « qui est malheureusement absent de Kinshasa. J’ai donc transmis par voie officielle de note verbale, l’indignation et les vives protestations du gouvernement de la République démocratique du Congo conformément aux us et coutumes diplomatiques ».

L’Angola a lancé depuis début octobre une opération contre l’immigration clandestine dans la province du Lunda Norte.

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Quelque 30.000 Congolais ont été expulsés « brutalement » et avec des « pertes en vies humaines », selon un compte-rendu du conseil des ministres de mardi présidé par le chef de l’État Joseph Kabila. Selon l’Angola, quelque 200.000 Congolais sont rentrés volontairement dans leur pays.

Kinshasa a par ailleurs accusé la marine angolaise d’avoir violé les eaux territoriales de la RDC, selon le compte-rendu du conseil des ministres de mardi. Le conseil des ministres a été « mis au courant des cas de violation des eaux territoriales de la RDC par la marine angolaise », indique le texte.

L’Angola et la RDC partagent la plus longue frontière terrestre en Afrique (près de 2.500 km). Ces derniers mois, le gouvernement congolais a réagi très vivement dès qu’il a eu l’impression que Luanda se mêlait du processus électoral en cours en RDC.

Xavier-Gilles CARDOZZO