RDC : MSF plaide pour l’accès au traitement des patients atteints du VIH

Afriquinfos Editeur
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"MSF plaide pour une remobilisation à tous les niveaux afin de briser les barrières qui empêchent des centaines de milliers de Congolais d'accéder à un traitement vital", indique le communiqué publié à l'occasion de la Journée mondiale du sida, célébrée chaque année le 1er décembre.

Pour MSF, "le combat contre le sida est loin d'être gagné" en R épublique démocratique du Congo (RDC).

Alors que la tendance mondiale est plutôt à l'espoir, MSF s' inquiète de la situation du VIH/SIDA en RDC, poursuit le communiqu é, ajoutant qu'au centre Hospitalier Kabinda (CHK) de MSF, à Kinshasa, les patients arrivent le plus souvent dans un état critique.

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"L'état dans lequel les malades arrivent au CHK nous rappelle la situation en Afrique du Sud il y a plus de 15 ans. Ils sont la preuve que le système actuel de prise en charge des malades n'est pas encore suffisant pour répondre aux besoins des personnes sé ropositives", explique dans ce communiqué, le Dr Ibrahim Diallo, coordinateur du projet Sida de MSF.

"Les médicaments sont gratuits, mais le patient doit payer pour sa consultation médicale, pour l'ouverture d'un dossier, pour le test de CD4 (qui mesure l'immunité et l'état d'avancement de la maladie, ndlr), etc. Sans compter le transport pour arriver jusqu' à l'hôpital ou au centre de santé. C'est presque impossible pour beaucoup de gens", a fait savoir Ibrahim Diallo.

Selon le texte, un nombre élevé de patients souffrent également d'infections opportunistes pour lesquelles les médicaments ne sont pas forcément gratuits et qui conditionnent l'accès aux Antiré troviral (ARV).

"Pour recevoir les ARV, le patient doit souvent être guéri des infections opportunistes, comme la méningite à cryptocoque, ou qu' elles soient prises en charge. Mais traiter ces infections coûte cher aussi. Il faut faire des examens médicaux spécifiques qui sont à la charge du patient, il y a des médicaments à prendre", a expliqué Ibrahim Diallo.

D'après lui, certains patients se tournent alors vers la mé decine traditionnelle ou sont contraints à vendre tout ce qu'ils possèdent pour accéder au traitement pendant quelques semaines.

Depuis deux ans, les bailleurs se retirent peu à peu de la RDC alors que la situation est loin d'être stabilisée. Aujourd'hui, seuls deux bailleurs continuent à financer la lutte contre le VIH dans le pays.

Avec des fonds qui ne souffriront y qu'à assurer 11% de ce que prévoit la stratégie nationale de la RDC de 2014 à 2017.

Avec ce peu de fonds, la RDC ne sera pas en capacité d' augmenter les initiations de manière conséquente et risque de continuer à être le "mauvais élève" en matière de lutte contre le VIH.

MSF demande aux bailleurs et organisations internationales, ainsi qu'au gouvernement, d'intensifier leurs efforts.

A Kinshasa, MSF a ouvert son "projet SIDA" en 2002, avec un appui au CHK. MSF a été la première organisation à mettre des patients gratuitement sous ARV dans le pays en octobre 2003. Dans la capitale, MSF prend en charge près de 25% du nombre total de patients actuellement sous traitement ARV.

Fin octobre 2013, MSF avait 5.110 patients sous traitement, dont près de 3.500 ont accès à leur ARV via les centres de santé et les postes de distribution.

L'organisation prend également en charge des patients vivant avec le virus du sida à Masisi dans la province du Nord-Kivu et à Niangara en province Orientale.