Les partisans de Morsi évacués d’une mosquée du Caire, évaluation sur l’interdiction des Frères musulmans

Afriquinfos Editeur
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Les forces de sécurité ont pris le contrôle total de la mosquée Fatah sur la place Ramses, suite à la médiation de l'institution religieuse Al-Azhar.

Des partisans pro-Morsi s'étaient retranchés dans cette mosquée depuis vendredi après avoir été délogés par les forces de sécurité mercredi de leurs sit-in au Caire.

"La mission des forces de sécurité était de fournir une sortie en toute sécurité pour les manifestants retranchés dans la mosquée", a déclaré le porte-parole de l'armée égyptienne Ahmed Ali dans un communiqué.

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Selon l'agence de presse gouvernementale Mena, samedi, les policiers et les militaires ont cependant donné l'assaut à la mosquée du centre-ville qu'ils assiégeaient depuis la veille après que des tireurs ont ouvert le feu sur eux depuis le minaret.

Pour sa part, l'Alliance nationale de soutien à la légitimité, une alliance pro-Morsi comprenant près de 30 partis et mouvements islamistes et incluant les Frères musulmans, a appelé les Egyptiens à descendre dans la rue dimanche dans les gouvernorats du Caire et de Gizeh.

Les forces de sécurité ont encerclé un groupe de dirigeants des Frères musulmans dans l'est du Caire, a rapporté samedi la chaîne de télévision satellitaire Al-Hayat, citant des sources bien informées. Ces dirigeants seront incarcérés d'ici quelques heures, a ajouté Al-Hayat, sans donner davantage de détails.

Près de 48 personnes ont été tuées et 1.118 partisans des Frères musulmans ont été arrêtés vendredi dans des manifestations à travers le pays, a indiqué le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.

Samedi, le porte-parole de la présidence égyptienne, Mostafa Hegazi, a indiqué que l'Egypte faisait face à une guerre menée par "les forces terroristes".

Selon M. Hegazi, ce qui s'est passé en Egypte et les manifestations organisées par les pro-Morsi ont été de "réels actes de terreur", plutôt qu'un conflit politique.

"Les rassemblements des Frères musulmans sont passés de meetings pour exprimer des opinions à des meetings pour inciter à la violence. La présidence a appelé à plusieurs reprises les pro-Morsi à écouter la voix de la raison et à rentrer chez eux, mais en vain", a-t-il indiqué.

La porte est ouverte pour les membres des Frères musulmans qui ont condamné la violence et qui participent à la future feuille de route, a-t-il réitéré. "Tous les membres des Frères musulmans n'ont pas recours à la violence".

Il a par ailleurs rappelé les Frères musulmans à rejoindre le processus politique.

Cependant, dans un communiqué officiel publié précédemment, le Premier ministre intérimaire Hazem al-Beblawi a exclu toute réconciliation avec "ceux dont les mains ont été salies par le sang", en référence aux Frères musulmans.

Lors d'une conférence de presse, M. al-Beblawi a indiqué qu'il n'y avait aucune chance de réconciliation avec ceux "qui ont violé la loi".

Plus tôt samedi, un porte-parole du cabinet a indiqué que M. al-Beblawi avait officiellement proposé de dissoudre légalement les Frères musulmans, et que la proposition était en cours d'examen.

Dans un message personnel au chef actuel de l'ONU, l'ancien secrétaire général de l'ONU Boutros Boutros-Ghali a déclaré que la mission de l'organisation internationale est de parvenir à la paix et la sécurité mondiale et d'accroître la coopération entre les nations du monde.

M. Ghali a indiqué que l'organisation devait combattre le terrorisme sous toutes ses formes, affirmant que ce qui s'est passé le 30 juin en Egypte était une vraie révolution et que l'ONU doit l'expliquer au monde.

Jeudi, le Conseil de sécurité de l'ONU a tenu une réunion d'urgence sur l'Egypte, appelant à mettre fin à la violence et à entamer une "réconciliation nationale".

L'ONU a déclaré qu'elle enverrait Jeffrey Feltman, sous-secrétaire général pour les affaires politiques, au Caire la semaine prochaine.