Mort de Christophe : la chanson française en deuil

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Mort de Christophe

Mort de Christophe | Le chanteur d’Aline et des Mots bleus s’est éteint à l’âge de 74 ans, dans la nuit du 16 au 17 avril, victime de complications liées à une maladie pulmonaire. Dandy solitaire et altier, noctambule aventureux et créatif, il a connu autant le succès populaire que l’éclat d’une exploration avant-gardiste.

Daniel Belivacqua, de son vrai nom au civil, Christophe ne vivait que la nuit. Et pas de dérogation pour les journalistes rencontrés. Un entretien avec lui s’apparentait à un échange cosmique, volubile, décalé, subliment déroutant et profondément empathique. Ni limite horaire, ni déroulé cadré. Mais des mots qui s’échappaient d’un phrasé en saccades, des histoires courtes, des digressions lunaires, des silences, des blagues cryptées.

Mort de Christophe : Esprit de collectionneur 

Obsédé par les claviers, l’art du découpage et la quête du vertige, Christophe avait les postures et le mystère d’un personnage « lynchien ». Parfois, il invitait son interlocuteur à poursuivre la conversation dans son antre. Dedans, il y avait installé son studio dans une grande pièce ogivale, ouverte sur les passants et les lumières du boulevard du Montparnasse. Ce qui frappait au sein de son intérieur, c’était la profusion de photos (dont beaucoup de David Bowie), synthés, guitares, juke-boxes, objets anciens. Miroir d’un esprit de collectionneur.

Si les disques de Christophe ne déchiraient plus les hit-parades, le dandy désinvolte dégommait la couverture médiatique, encensé autant par la presse généraliste que spécialisée. Lui le crooner yéyé (il apparaît sur « La photo du siècle » regroupant 46 artistes dans le magazine Salut les copains en 1966) avait muté en artiste branché-underground depuis plus de deux décennies.

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Christophe s’est armé pour succomber à leurs appels. Une fascination pour les expérimentations les plus échevelées qui n’a alors cessé de prolonger l’état de grâce de sa renaissance créatrice. Plutôt que chanteur ou musicien, il se définissait comme chercheur de sons et causait de ses disques à la manière d’un réalisateur de films.

Le cinéma était une autre passion, entamée dès l’adolescence en fantasmant sur les traits de Gloria Swanson et de l’American way of life et qui s’est poursuivie au rythme d’un film avalé quotidiennement au petit matin. Cinéphile donc, joueur de poker averti, amateur de voitures (jusqu’à son retrait de permis en 2000). Un parcours aventureux et que la logique commande de scinder en deux : celui d’interprète de tubes de la chanson, celui d’explorateur.

Christophe était attiré à partir de l’album Bevilacqua (1996). Lors de ses tournées, il attaquait d’ailleurs les nouveaux morceaux à la file avant de piocher dans sa malle universelle et réinventée en adéquation avec sa conception spatio-temporelle de la musique.

Innocente Nice

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