RDC : Navi Pillay exhorte les chefs d’États à jugar les criminels étrangers

Afriquinfos Editeur
3 Min de Lecture

La Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a exhorté mercredi les chefs d'Etats participant à un important sommet dans la région africaine des Grands Lacs à s'assurer que les personnes suspectées d'avoir commis des crimes internationaux et de graves violations des droits de l'homme ne puissent continuer à fuir la justice en se rendant dans un autre pays.

"J'exhorte les Etats à cesser de fermer les yeux sur la présence sur leur territoire de personnes soupçonnées d'avoir commis des crimes très graves", a déclaré Mme Pillay, ajoutant que "Je leur demande de saisir l'opportunité que représente ce sommet pour aborder la question de la coopération judiciaire et garantir que des comptes soient rendus pour les crimes internationaux et les graves violations des droits de l'homme commis dans la région".

Selon un communiqué de l'ONU parvenu vendredi à Xinhua, la réunion de haut niveau sur la région des Grands Lacs qui s'est déroulée constitue, pour les Etats membres, une opportunité sans précédent de faire avancer la lutte contre l'impunité dans cette région marquée par les violences.

- Advertisement -

"Pour citer un exemple récent, le Rwanda et l'Ouganda hébergent actuellement des hauts gradés du groupe rebelle M23 qui figureraient parmi les pires auteurs de violations des droits de l' homme perpétrées en République démocratique du Congo, notamment des massacres, des violences et le recrutement et l'utilisation d' enfants. S'ils continuent à échapper à la justice dans des Etats voisins, ils constitueront une menace pour la sécurité, nuisant aux efforts en faveur d'une paix et d'un développement durables de la région", a-t-elle poursuivi.

"En dépit des engagements formels pris en février 2013 par les signataires de l'Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération de ne pas accueillir ou protéger les personnes accusées de crimes internationaux ou qui relèvent du régime de sanctions des Nations unies, de nombreux anciens éléments du M23 sont encore en fuite au Rwanda et en Ouganda", poursuit le communiqué.

Par ailleurs, elle est encouragée par les efforts récents déployés par les autorités congolaises pour que les hauts gradés responsables de violations graves des droits de l'homme, dont des violences sexuelles,rendent des comptes.

Dans ce même communiqué, elle a aussi souligné que le Rapporteur spécial sur la justice transitionnelle avait demandé à être invité par plusieurs pays membres de la CIRGL, y compris la RDC et le Rwanda.

D'après elle, accorder une invitation au Rapporteur spécial constituerait une avancée dans l'engagement pris pour lutter contre l'impunité.