Migrants : le Maroc devient la voix de l’Afrique

Afriquinfos
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Rabat (© Afriquinfos 2017)- Mohammed VI continue de dérouler sa stratégie africaine. Après avoir construit, depuis près de quinze ans, des infrastructures de toutes sortes (transports, banques, outils financiers…), afin que le royaume soit un incontournable hub nord-sud, il a réintégré cette année l’Union africaine. La coordination des affaires de l’immigration au sein de l’instance continentale lui a été attribuée. Un dossier qui n’a rien d’anodin en ces temps troublés où l’on fait mine de découvrir qu’on vend des subsahariens à la criée dans des enclaves libyennes. Crimes qui se perpétuent depuis longtemps.

« 85 % des gains des migrants restent dans les pays d’accueil »

Dans son discours, prononcé devant plus de cinquante chefs d’État réunis à Abidjan, Mohamed VI a prôné un pacte « bi-continental ». Positionnant son pays entre son « continent d’appartenance », l’Afrique, et « le continent de voisinage et de partenariat », l’Europe, M6 veut « être la voix de l’Afrique afin d’imposer son agenda au lieu de subir les agendas des autres ». En un exercice de subtile diplomatie, il donne des gages de satisfaction à l’Union européenne en maîtrisant les flux en provenance des côtes marocaines. De l’autre, il explique qu’il faut arrêter d’avoir peur, que « la migration n’appauvrit pas les pays d’accueil : 85 % des gains des migrants restent dans les pays d’accueil ». Que la migration irrégulière « ne » concerne que 20 % des migrations internationales. Et que sur huit Africains en situation de migration, sept resteront en Afrique. Et d’expliquer que « le XXIe siècle sera celui des grands brassages ».

Tactique et stratégie politique

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Depuis 2013, le royaume régularise des sans-papiers. Quelque 25 000 clandestins ont été intégrés depuis 2013. Et une nouvelle régularisation massive est en cours. Sur le dossier libyen, le Maroc a proposé ses services pour rapatrier des migrants pris au piège des passeurs, milices et autres mafias. Services logistiques, services diplomatiques, services humanitaires.