Madagascar : Rajoelina, candidat potentiel à la présidentielle

Afriquinfos Editeur
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Andry Rajoelina, a déclaré en août dernier concernant sa candidature aux prochaines consultations populaires, qu’aucune disposition n’interdit ou n’oblige sa candidature aux élections.

« Au moment opportun, je pourrai prendre les décisions adéquates qui dépendent surtout de l’apaisement et de l’avenir du peuple malgache et celui de la Nation. Si la non présentation de ma candidature peut sauver le pays, je peux me mettre à l’écart. Dans le cas contraire, on verra la suite », a-t-il précisé.

Malgré cette déclaration, les récents événements portent à croire que cet ancien maire d’Antananarivo, la capitale malgache, briguerait le poste de président de la quatrième République malgache.

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Le 17 novembre 2010, un referendum constitutionnel, organisé par la transition actuelle, a adopté la constitution de la quatrième République malgache. Cette constitution a modifié l’âge minimum des candidats à trente cinq ans (35 ans), pour être éligible comme président de la République alors que dans la constitution de la troisième République, l’âge requis pour être candidat était de 40 ans.

L’article 46 de la Constitution stipule que « tout candidat aux fonctions de Président de la République doit être de nationalité malgache, jouir de ses droits civils et politiques, avoir au moins trente cinq ans à la date de clôture du dépôt des candidatures, résider sur le territoire de la République de Madagascar depuis au moins six mois avant le jour de la date limite fixée pour le dépôt des candidatures ».

Andry Rajoelina, actuellement âgé de 38 ans, penserait déjà à sa candidature à la prochaine course à la magistrature suprême malgache en modifiant ce texte.

Par ailleurs, les observateurs politiques analysent que les différentes inaugurations et réalisations de la transition, entre autres, la pose de la première pierre du temple de rugby dans la capitale malgache, la remise de camions bennes pour la Commune Urbaine de Majunga dans l’ouest de la Grande Ile, la construction de centre hospitalier de type chirurgical aux normes internationales dans cette même région ainsi que dans huit autres régions du pays, dont les travaux devraient prendre fin en février 2013, seraient des supports concrets pour sa prochaine campagne électorale.

De plus, Rajoelina serait déjà en précampagne lors du lancement en fanfare de la campagne de reboisement en avril dernier à Mananjary, Morondava, Manakara avec l’inauguration d’un tronçon de route reliant Mahabo et Morondava de la Route Nationale N35 (RN35) dans le sud ouest de la Grande Ile, dont les travaux avaient commencé en 2005 au règne de l’ancien président Marc Ravalomanana.

Sans oublier le complexe culturel d’Antsonjombe, dans la capitale, la construction de l’hôtel de ville de Toamasina, dans l’ est du pays ainsi que les logements des étudiants universitaires d’ Ankatso et les logements sociaux dits « Trano Mora » (maison à prix abordable » dans chaque chef lieu de province.

La semaine dernière, Rajoelina a été à Toamasina, pour lancer les travaux de réhabilitation de routes, d’extension et remise en état du marché locale dont la fin de ces travaux est annoncée pour le mois d’avril 2013, à 1 mois des scrutins présidentiels.

Un hic à cette précampagne à titre d’oeuvre sociale par le président de la transition serait la charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance de l’Union Africaine (UA), dans son article 25, paragraphes 4 et 5.

Cet article stipule que « les auteurs de changement anticonstitutionnel de gouvernement ne doivent ni participer aux élections organisées pour la restitution de l’ordre démocratique, ni occuper des postes de responsabilité dans les institutions politiques de leur Etat ».

En mars 2009, Andry Rajoelina a dirigé des manifestations populaires pendant près de trois mois afin de renverser le chef d’ Etat de l’époque, Marc Ravalomanana. Ce dernier a remis le pouvoir aux militaires tandis que les militaires l’ont donné à Rajoelina. La communauté internationale a considéré cette prise de pouvoir comme anticonstitutionnel.

Dernièrement, après son voyage à New York, dans le cadre de la 67ème Session de l’Assemblée générale des Nations Unies, Rajoelina a déclaré que « chaque citoyen qui remplit les conditions d’ éligibilité peut se présenter aux élections à Madagascar.

 » Nous réclamons cette souveraineté et on ne veut pas que des pays ou forces extérieures nous dictent ce que nous devrons faire », a-t-il indiqué.

De toutes les manières, Rajoelina a encore cinq mois pour rester au pouvoir et se prononcer. La Constitution stipule que  » le Président de la République en exercice qui se porte candidat aux élections présidentielles démissionne de son poste 60 jours avant la date du scrutin présidentiel », soit le 8 mars 2013.