Madagascar : Deux journalistes emprisonnés, un gouvernement inactif

Afriquinfos Editeur
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Deux journalistes du quotidien Madagascar Matin ont été placés en détention suite à une plainte déposée par le Ministre de l’Infrastructure, des Equipements et de l’Aménagement du territoire, Rivo Rakotovao. Les deux journalistes sont accusés de « diffamation » et de « délit de presse » pour avoir  publié une « lettre de lecteurs » dans la parution du 12 juillet 2014 accusant plusieurs ministres de trafic de bois de rose, et ce sans preuves. Le ministre Rivoi Rakotovao fait partie des ministres accusés.

Les conditions de l’arrestation

Le directeur de la publication de Madagascar Matin, Jean Luc Rahaga, ainsi que son rédacteur en chef, Didier Rama­noelina, ont été placés sous mandat de dépôt et immédiatement placés en détention provisoire sans avoir  le temps de répondre de cette plainte. Une détention préventive normalement proscrite sauf dans des cas particuliers d’incitation à la haine ou discrimination sexuelle par exemple. La secrétaire générale du syndicat des journalistes a jugé cette mise en détention excessive et non justifiée. Le procès des deux hommes devrait débuter demain, mercredi 23 juillet.

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Liberté de la presse à Madagascar

Ces emprisonnements de journalistes sont les premiers depuis que le Président Hery Rajaonarimampianina est arrivé au pouvoir il y a de cela quelques mois. Ils interviennent alors que le gouvernement est en entrain de penser à une réforme du Code malgache de la communication sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies (ONU). Ce nouveau Code de la communication viserait notamment à la dépénalisation des délits de presse. Un domaine dans lequel beaucoup de pays africains ont encore des progrès à faire déplore Reporters Sans Frontières (RSF).

Une déception générale des malgaches

Six mois ont passé depuis la prise de fonction du Président de Madagascar et la société civile vient de dresser un premier bilan peu encourageant de cette présidence qui traduit surtout une déception des attentes des malgaches. Soupçons de corruption, inaction du gouvernement ou encore répression de la liberté d’expression, l’Observatoire de la vie publique dresse un bilan très peu favorable de ce nouveau gouvernement et l’arrestation de ces journalistes semble confirmer les craintes de la société civile.

 

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