Madagascar : Des poids lourds de la présidentielle de novembre 2023 tancent encore la double nationalité d’A. Rajoelina

Afriquinfos Editeur
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Antananarivo  (© 2023 Afriquinfos)- A deux mois des élections présidentielles malgaches, on retient au total 9 candidatures, dont celle du président sortant. La dernière candidature en date, c’est celle de Siteny Randrianasoloniako, président de l’Union africaine de judo. Après une tournée de plusieurs semaines dans l’île, celui qui est également président du comité olympique malgache a annoncé ce jeudi 30 août 2023, sa candidature au scrutin du 9 novembre.  Il dit avoir constaté trois priorités pour le pays : l’accès à l’eau, le développement de l’agriculture et la santé.

Au total,  Andry Rajoelina aura donc à affronter huit adversaires de taille. Mais d’un commun accord, ces huit opposants ont indiqué, à travers un communiqué, que conformément à la loi en vigueur, l’actuel chef de l’Etat ne peut plus se présenter à ladite élection. Selon Marc Ravalomanana, Hery Rajaonarimampianina, Andry Raobelina, Auguste Paraina, Hajo Andrianainarivelo, Tahina Razafinjoelina, Siteny Randrianasoloniaiko et Masy Goulamaly, en plus du non-respect de la loi, le fait qu’un chef de l’Etat malgache possède une nationalité étrangère constitue une tromperie envers la population. Une double nationalité cachée depuis 2014 mais révélée au mois de juin dernier.

Andry Rajoelina lors d’une émission télévisée, pensant faire taire la polémique, a affirmé qu’il a obtenu sa nationalité par filiation, une explication qui ne convainc pourtant pas. Andry Rajoelina a obtenu la nationalité française « par voie de naturalisation normale », c’est-à-dire qu’il l’a bel et bien demandée, avancent les huit candidats qui espèrent son éviction. Les dispositions de l’article 42 sur la question d’obtention et de perte de nationalité sont « sans ambages » pour eux. Il a demandé à être français, il a alors perdu sa nationalité malgache. Or, les dispositions de la loi relative au régime général des élections indiquent que le candidat doit être de nationalité malgache, argumentent-ils.

De son côté, l’ancienne magistrate exilée en France, Fanirisoa Ernaivo, fervente opposante du régime depuis 2018, a affirmé l’existence d’une assignation à comparaître contre Andry Rajoelina concernant sa double nationalité au tribunal de première instance d’Antananarivo mais la procureure de république, Narindra Navalona Rakotoniaina a directement réagi et a démenti cette information lors d’une conférence de presse.

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La question de la nationalité d’Andry Rajoelina, candidat à sa propre succession, a été révélée par les médias locaux en juin dernier. Et cela ne cesse d’agiter les esprits. En effet, la loi est très claire, toute personne qui demande volontairement une autre nationalité perd automatiquement la nationalité malgache. Alors que le pouvoir avait d’abord avancé que le président l’avait acquise par son grand-père, ce qui ne fait pas perdre la nationalité malgache, il apparaît que le décret de naturalisation date en réalité de 2014 et avait été signé de la main de Manuel Valls. Une faveur qui aurait été attribuée en échange de son retrait temporaire de la vie politique afin de permettre au pays de tourner la page de la transition.

Les électeurs malgaches sont appelés aux urnes le 9 novembre 2023 pour le premier tour de l’élection présidentielle, et le 20 décembre pour le deuxième tour, ‘’s’il y en a un’’, avait indiqué le bureau du Premier ministre dans un communiqué.

V.A.