Madagascar : Débat houleux entre les deux finalistes à l’élection présidentielle

Afriquinfos Editeur
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Ayant comme thèmes les enjeux politiques, les réformes institutionnelles et les propositions en vue d'ancrer  définitivement  Madagascar dans un environnement pluraliste et démocratique, le débat de ce mercredi soir, d'une durée de plus de 2heures et quart, s'est tenu dans une atmosphère plutôt dérangeante et agressive.

 

Que ce soit du côté de Hery Rajaonarimampianina ou du côté de Jean Louis Robinson, chacune des parties n'a pas laissé l'autre argumenter quand il s'agissait de débattre sur la réconciliation nationale, l'existence des partis d'opposition, la restauration de l'Etat de droit, le renforcement des institutions étatiques, la lutte contre la corruption et trafics illicites, la réforme du système judiciaire, la liberté de la presse ou la sécurité sur tout le territoire national malgache.

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Pendant que Jean Louis Robinson avance la création d'un ministère de l'opposition dans le prochain gouvernement s'il est élu, Hery Rajaonarimampianina s'y opposait systématiquement en argumentant l'existence de la solidarité gouvernementale et le statut de l'opposition adopté en septembre 2011.

Jean Louis Robinson a prôné tout au long du débat la nécessité de la réconciliation nationale et du grand pardon après son élection. Son adversaire politique, Hery Rajaonarimampianina craint fort de l'incapacité de ce dernier d'enterrer la hache de guerre.

Hery Rajaonarimampianina a critiqué l'unilatéralisme ou même la dictature de l'ancien régime de Ravalomanana dans la gestion de l' Etat pendant sept années, engendrant le non réussite de ce régime.

Jean Louis Robinson, quant à lui, tentant de se placer au- dessus de la mêlée, a avancé que son adversaire politique et le régime transitoire de près de 4 ans, après le coup d'Etat de 2009 sont responsables de la pauvreté de la majorité des Malgaches.

Et à partir de là, chacun a donné sa propre version de l' histoire de 2009, un coup d'Etat pour le camp de Jean Louis Robinson et démission et exil non forcé pour le camp de Hery Rajaonarimampianina.

Des critiques acerbes ont été lancés pendant presque toute la durée du débat, comme quoi, Hery Rajaonarimampianina jugeait son adversaire politique de soulever et critiquer ce qui s'est passé sans regarder de l'avant.

Jean Louis Robinson avance de son côté que les erreurs et les illégalités lors de la transition doivent être rappelées, que ce soit dans le domaine de la corruption, de l'insécurité grandissante ou du taux de la croissance économique en baisse, pour pouvoir avancer les solutions nécessaires.Dans tous les cas, chaque partie était confiante de réussir dans ce coup que ce soit dans la présidentielle que dans les législatives. Les voix des urnes les jugeront ce vendredi.

Jean-Louis Robinson, est appuyé par l'ancien président exilé en Afrique du Sud, Marc Ravalomanana et Hery Rajaonarimampianina, ancien ministre des finances et du budget de la transition est soutenu par le président de la transition, Andry Rajoelina.

Jean-Louis Robinson a obtenu les 21,16% (949.987 voix) des suffrages exprimés et Hery Rajaonarimampianina a acquis 15,89% ( 711.534 voix).

Le débat télévisé a été organisé par la Commission Electorale Nationale Indépendante de la Transition (CENIT) conjointement avec le Ministère de la Communication, la Fondation Friedrich Ebert .