Conakry (© 2019 Afriquinfos)-Alors que les consultations conduites par le Premier ministre en vue de recueillir des avis sur le projet de référendum constitutionnel sont terminées, la coalition de l’opposition, qui n’a pas participé à ces consultations, tient donc à descendre dans la rue avec ses partisans.
Mais au sein même de la coalition de l’opposition, tout le monde n’est pas d’accord avec ces manifestations. C’est le cas de Bah Oury, président de l’Union pour la démocratie et le développement. Pour lui, la décision d’aller dans la rue « est prématurée et pas adaptée.
Le 14 octobre, lundi prochain, le Front national pour la défense de la constitution (FNDC), un regroupement de partis politiques de l’opposition, de syndicats et de la société civile, veut manifester dans les rues de Conakry contre le référendum constitutionnel.
A l’approche de la date des manifestations, la tension politique augmente et les alertes se multiplient. ‘La Guinée risque de basculer encore une fois dans l’incertitude’ a laissé entendre l’opposant Bah Oury président de l’Union pour la démocratie et le développement (UDD), qui n’appelle pas à se joindre au mouvement.
L’objectif est de protester contre le projet de révision constitutionnelle initié par le pouvoir. L’opposition soupçonne le président Alpha Condé, dont le second mandat expire dans un an, de vouloir se maintenir au pouvoir.
Or si tous les opposants sont d’accord sur le fait qu’il faudrait dissuader le président, la méthode utilisée divise.
Malgré l’avertissement du ministre de l’Administration territorial Bouréma Condé, qui parle de menace pour la paix, l’opposant Cellou Diallo maintient son appel à manifester le 14 octobre. Il renvoie la responsabilité au gouvernement. « Celui qui met l’ordre public en danger, c’est le gouvernement! Nous sommes en train de sensibiliser les gens, nos militants, les partisans, les Guinéens qui dans leur écrasante majorité sont contre le changement de constitution parce qu’ils n’en voient pas le motif. Donc nous leur disons que ce sont des manifestations pacifiques et qu’il faut faire preuve de retenue «-a-t-il dit.
M. Bouréma a averti que les services de sécurité ne céderaient pas le moindre centimètre carré où régnerait l’anarchie. Pour lui, l’appel à manifester constitue une menace pour la paix et la sécurité de la nation.
Dix ans après le massacre du stade de Conakry ayant fait plus de 150 morts, les Guinéens se souviennent.
Innocente Nice