Guillaume Diop inaugure l’entrée des danseurs noirs à l’Opéra de Paris

Afriquinfos Editeur
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Paris (© 2023 Afriquinfos)-  Une première dans l’histoire de l’Opéra de Paris ! À seulement 23 ans, Guillaume Diop a été nommé ce samedi 11 mars 2023, danseur de l’Opéra de Paris. C’est la première fois qu’un danseur noir intègre l’institution en plus de trois cents ans d’existence, sans passer par la case « premier danseur« 

Guillaume Diop a été promu à ce titre d’étoile, sans passer par la case précédente de « premier danseur « , à l’issue d’une représentation de Giselle à Séoul (Corée du Sud). Un fait particulièrement rare.

Cette promotion est une avancée considérable pour cette institution, qui a désigné son premier danseur étoile noir après plus de 300 ans d’existence.

Sa nomination a été annoncée sur la scène du LG Arts Center de Séoul, où le danseur, ovationné, venait d’interpréter pour la seconde fois le rôle d’Albrecht dans le ballet romantique de Jean Coralli et Jules Perrot.

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Depuis la prise de fonction en décembre dernier de José Martinez comme directeur de la danse, celui-ci vient d’accorder le titre suprême pour la troisième fois.

D’origine Sénégalaise, Guillaume Diop est le danseur le plus doué de sa génération, ses sauts sont des envols et sa grâce n’ont pas d’égal. En trois ans, il a été auréolé des plus belles récompenses : Prix Jeune espoir masculin du Ballet (2018) le prix Carpeaux (2021).

Il est également un symbole puisqu’il a fallu attendre 2023 pour qu’un danseur métis puisse atteindre cette reconnaissance.  Il a été l’un des auteurs, aux côtés de Letizia Galloni, Awa Joannais, Isaac Lopes Gomes et Jack Gasztowtt, tous et toutes métis, du manifeste « De la question raciale à l’Opéra », écrit en 2020 dans la foulée du mouvement #BlackLivesMatter.   Cette prise de position venant des danseurs succédait au limogeage en 2016 de Benjamin Millepied, qui affirmait sa volonté de diversité dans Têtu ; “Je veux amener la diversité. Dans une ville aussi cosmopolite, je ne comprends pas qu’aucun danseur de couleur ne fasse partie de cette grande compagnie. Comment voulez-vous que le public se reconnaisse ?”.

Les choses avancent enfin, et le corps de ballet est aujourd’hui un peu moins uniforme. Avant 2025, quatre autres étoiles vont naitre à l’Opéra.

Guillaume Diop s’est déjà vu confier plusieurs rôles d’étoile, dansant ainsi les rôles principaux masculins dans La Bayadère, Don Quixote, Le Lac des Cygnes et Roméo et Juliette. Initié à la danse à l’âge de quatre ans, avant de commencer son apprentissage en 2008 au Conservatoire du XVIIIe arrondissement, il sera prochainement à l’affiche du Chant du compagnon errant de Maurice Béjart, à l’Opéra Bastille entre le 21 avril et le 28 mai.

Il a accédé au titre d’étoile sans passer par la case « premier danseur », grade précédent, à l’instar d’une poignée de prédécesseurs, dont Laurent Hilaire en 1985, Manuel Legris en 1986 ou Mathieu Ganio en 2004.

Le prodige a commencé la danse à l’âge de 4 ans au conservatoire du XVIIIe arrondissement de Paris. Dix-neuf ans plus tard, il marque donc l’histoire. Une consécration pour cet immense talent, qui se produira à Paris à l’Opéra Bastille entre le 21 avril et le 28 mai dans la pièce Le Chant du compagnon errant de Maurice Béjart.

V.A.