Grand barrage de la Renaissance sur le Nil: l’Ethiopie fonce tête baissée malgré les négociations en cours

Afriquinfos Editeur
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Addis-Abeba (© 2020 Afriquinfos)- L’Éthiopie n’envisage aucunement pas de se détourner de son objectif qui consiste à commencer à remplir ce mois-ci le réservoir du Grand barrage de la Renaissance sur le Nil, et ce, malgré les violences de la semaine dernière dans le pays. C’est ce qu’a indiqué le Premier ministre éthiopien. 

« Si l’Éthiopie ne remplit pas le barrage, cela signifie que l’Éthiopie a accepté de détruire le barrage », a laissé entendre Abiy Ahmed.

L’Éthiopie considère le Grand barrage de la Renaissance (GERD, -qui doit devenir le plus grand barrage hydroélectrique d’Afrique, avec une capacité de production de plus de 6.000 mégawatts) comme essentiel pour son électrification et son développement.

Mais ce projet a provoqué de vives tensions avec l’Égypte et le Soudan, qui craignent que leur accès à l’eau du Nil ne soit restreint. L’Éthiopie envisage de commencer à remplir le barrage en juillet 2020, malgré la demande du Caire et de Khartoum qu’un accord soit préalablement trouvé autour de ce différend. Le gouvernement éthiopien n’a pas précisé la date exacte à laquelle le barrage commencerait à être rempli.

Tensions entre Egypte, Ethiopie et Soudan

Depuis que l’Ethiopie a annoncé son intention de procéder au remplissage du réservoir du grand barrage de la Renaissance, la tension ne cesse de monter entre les trois pays riverains du GERD.

Khartoum et Le Caire craignent que le barrage de 145 mètres de haut ne restreigne leur accès à l’eau lorsque le réservoir commencera à être rempli en juillet, selon la date initialement indiquée par l’Ethiopie. Les discussions qui ont eu lieu vendredi dernier se sont tenues grâce à la médiation de l’Afrique du Sud, qui préside actuellement l’Union africaine (UA).

Le 26 juin dernier, Le Caire et Khartoum avaient assuré que cette mise en eau serait reportée jusqu’à ce qu’un accord soit trouvé. Mais l’Ethiopie a réaffirmé sa volonté de commencer à remplir le réservoir de son gigantesque barrage «dans les deux prochaines semaines», tout en s’engageant à essayer de conclure un accord définitif avec l’Egypte et le Soudan pendant cette période, sous l’égide de l’UA.

Le 20 juin dernier, alors que des négociations qui avaient repris se trouvaient au point mort, Le Caire avait appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à intervenir dans ce délicat dossier. L’Egypte considère ce projet comme une menace «existentielle» et le Soudan a mis en garde contre de «grands risques» pesant selon lui sur la vie de millions de personnes!

Innocente Nice