François Hollande fâché avec la langue anglaise !

Afriquinfos Editeur
3 Min de Lecture

L’intention était louable, le geste diplomatique convenu. Comme beaucoup de ses pairs, François Hollande s’est fendu d’une belle lettre de félicitations à son homologue étatsunien Barack Obama, élu avec aisance ce 6 novembre pour un nouveau mandat de quatre ans, alors que les « spécialistes » des sondages et autres « experts » ès affaires américaines prédisaient un scrutin serré !

« Monsieur le Président, Cher Barack (en manuscrit), écrit François Hollande dans son message dont nous reproduisons la copie originale. Le peuple américain vient de vous renouveler sa confiance pour les quatre prochaines années. Je vous adresse, au nom de tous les Français et en mon nom personnel, mes plus chaleureuses félicitations. C’est un moment important pour les Etats-Unis mais aussi pour le monde. »

Puis, il ajoute avec la même verve : « Votre réélection est un choix en faveur d’une Amérique ouverte, solidaire, pleinement engagée sur la scène internationale et consciente des défis de notre planète : la paix, l’économie et l’environnement. La France et les Etats-Unis partagent des valeurs communes. Je suis convaincu que, durant votre nouveau mandat, nous renforcerons encore notre partenariat pour favoriser le retour de la croissance, pour lutter contre le chômage dans nos pays et pour trouver des solutions aux crises qui nous menacent, notamment au Moyen-Orient. »

- Advertisement -

Et Hollande de poursuivre : « Je sais que notre coopération se poursuivra dans le même esprit de dialogue, d’estime et de respect, et je tiens à vous assurer de l’engagement de la France pour resserrer les liens d’amitié et de confiance qui nous unissent. Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma très haute considération et de mes sentiments amicaux. »

Puis, il ajoute de sa main, à l’encre, un mot en anglais : « Friendly ». Catastrophe ! Friendly n’est pas vraiment, en matière épistolaire, l’équivalent de « amicalement.» En clair, le locataire de l’Elysée aurait dû écrire : « kind regards » (cordialement). Tout simplement. Le mal est fait.

A la tête d’un pays dont les habitants n’affichent pas un amour délirant pour la langue de Shakespeare, François Hollande pourra néanmoins toujours se consoler en se remémorant que son prédécesseur immédiat, Nicolas Sarkozy, était encore plus ignorant que lui des subtilités de la langue anglaise. Dans une allusion à la mauvaise météo, en janvier 2010, en présence de la Secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, il avait lancé, sûr de son effet, « Sorry for the time » (« désolé pour l’heure »). En lieu et place de « Sorry for the (bad) weather » (« désolé pour le mauvais temps »), la formule ne manque pas en effet de piment.