Foot/Le Maroc, candidat hyper idéal pour abriter le 5ème CHAN en 2018

Afriquinfos
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Joyau infrastructurel d'AGADIR au Maroc (photo, DR)

LE CAIRE (© 2017 Afriquinfos) – COMMENTAIRE

La CAF (Confédération africaine de football) devrait fixer l’opinion internationale, d’ici la fin de cette semaine, sur le nom du pays choisi pour organiser la 5ème édition du CHAN (Championnat d’Afrique des Nations, réservé uniquement aux joueurs évoluant sur le continent noir) en 2018. Dans le lot des pays candidats à cette organisation, le dossier du Maroc détonne tout simplement.

 

Après le retrait de l’organisation du CHAN 2018 au Kenya par la CAF, l’Ethiopie, la Guinée équatoriale et le Maroc se sont portés candidats spontanément pour abriter la seconde plus importante compétition de cette Confédération, derrière la célèbre CAN (Coupe d’Afrique des Nations).

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A l’analyse de ces candidatures, un constat saute aux yeux pour tout connaisseur du foot africain : le dossier marocain a toutes les chances sportives et politiques de l’emporter sur ses concurrents. Certes, l’Ethiopie (pays gagné par une frénétique industrialisation) est une nation phare dans l’histoire de la CAN et du foot en Afrique avec son immense population (3ème sur le continent noir par sa taille, derrière le Nigeria et l’Egypte) passionnée par le ballon rond. Certes aussi, la Guinée équatoriale, pays en plein boom économique et jouissant d’infrastructures neuves ou rénovées et abritant une population férue du sport le plus populaire au monde est un autre bon candidat.

Cependant, ces atouts éthiopiens et équato-guinéens fondent comme de la neige au soleil devant l’armada des raisons qui plaident allègrement en faveur de l’attribution du CHAN 2018 au Royaume chérifien.

Le Maroc, porte-étendard de la nouvelle Afrique sportive

L’Afrique du Sud mise de côté, le Maroc est le pays d’Afrique qui dispose le plus d’infrastructures à même d’abriter tout type d’évènement sportif de grande facture et à caractère international. Premier pays africain à se porter candidat à l’organisation d’une Coupe du monde de football, le Maroc s’est vu ravir de justesse l’attribution du Mondial 2010 par l’Afrique du Sud… Grâce essentiellement à l’aura du célébrissime Nelson Mandela. Téméraire, entêté dans la défense de ses projets ambitieux, le Royaume chérifien a déjà repositionné sa candidature pour l’organisation du Mondial 2026. Des ambitions marocaines qui reposent essentiellement sur des infrastructures sportives de standing international, une médecine sportive de pointe, des télécommunications sans cesse modernisées, et surtout plus de 35 millions de Marocains fanatiques du foot !!

Revanche sportive du Maroc dans l’air

Un autre argument massue milite en faveur de l’attribution du CHAN 2018 au Maroc. L’actuelle équipe dirigeante de la FRMF (Fédération royale marocaine de football) entretient d’excellents rapports avec les nouveaux dirigeants de la CAF. Organiser le CHAN 2018 serait pour le pays du Roi Mohammed VI le canal idéal pour prendre sa revanche sur l’histoire récente du foot en Afrique. En janvier 2015, alors qu’il devait accueillir la CAN 2015, le Maroc s’était désisté à la dernière minute, en pleine crise Ebola. Une volte-face qui avait jeté en son temps un froid dans les relations entre le Secrétariat général de la CAF et Rabat. La dernière grande compétition panafricaine de foot tenue sur le sol marocain remonte ainsi à 1988… Il s’agissait de la 16è édition de la CAN. Preuve que l’histoire du foot africain bégaie en faveur du Royaume chérifien, il y a trois décennies, le Maroc a dû remplacer au pied levé la Zambie (initiale organisatrice de la CAN 1988). Trente ans plus tard, le Maroc devrait encore suppléer à la dernière minute un autre Etat d’Afrique sub-saharienne !

En 2013 et en 2014, le Maroc avait déjà fait étalage de ses réussites organisationnelles aux yeux de la planète en offrant son hospitalité à la «Coupe du monde des clubs» de la FIFA. Des championnats africains et mondiaux d’athlétisme ont aussi été abrités par cet Etat émergent d’Afrique du Nord ces dernières années. Seul bémol de taille sur ce tableau enchanteur, le défi de l’embouteillage à éviter, à l’issue de rencontres populaires et médiatisés dans les joyaux sportifs que constituent les stades de Marrakech et d’Agadir. Une infime tache dans le solide dossier marocain qui s’apparente à un Goliath devant les David que sont les candidatures éthiopienne et équato-guinéenne.

 

Par SAMIR GEORGES