Finance internationale: Le FMI consent à une réforme interne au profit de l’Afrique

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Marrakech (© 2023 Afriquinfos)- Un siège supplémentaire, notamment le troisième pour l’Afrique au sein du conseil d’administration du FMI : c’était l’un des objectifs affichés des réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale qui se sont tenues du 9-15octobre 2023, à Marrakech, au Maroc. Un objectif atteint, mais qui ne sera effectif que dans une année. Ainsi le Fond, rejoint la BM qui en a fait de même dès 2014.

Les Etats membres du FMI ont accepté d’accorder un troisième siège à l’Afrique au sein de son conseil d’administration, a annoncé le Fonds monétaire international samedi 14 octobre 2023, à Marrakech, au Maroc.

La décision du Fonds monétaire international (FMI) d’attribuer un siège supplémentaire à l’Afrique au sein de son Conseil d’administration (CA) constitue une avancée importante, a souligné, samedi à Marrakech, la ministre marocaine de l’Economie et des finances, Nadia Fettah, en marge des Assemblées annuelles de la Banque mondiale (BM) et du FMI.

S’exprimant lors d’une rencontre avec les médias, Mme Fettah a indiqué que ce siège permettra à l’Afrique d’avoir une voix permanente au sein des instances de gouvernance du FMI, relevant que ces assemblées annuelles ont constitué une occasion propice d’amplifier la voix du continent sur les problématiques qui le concernent.

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Cette annonce illustre la tendance d’un rééquilibrage du poids des pays en développement au sein des institutions de Bretton Woods. Actuellement, les Etats étant actionnaires, leur participation est au prorata de leur PIB, ce qui donne un pouvoir plus important aux Etats-Unis ou à l’Union européenne (UE).

Rappelant que la guerre en Ukraine, après la pandémie de Covid-19, avait un ‘’impact dévastateur, en particulier pour les pays à la capacité fiscale limitée’’, Mme Georgieva déplorait en amont à la rencontre, les effets néfastes de l’inflation, notamment sur les produits alimentaires. ‘’Plus de 144 millions de personnes ont des difficultés à se nourrir ou à nourrir leurs familles’’, en Afrique, a-t-elle souligné. Pas question pour autant d’encourager les mesures de plafonnement des prix ou les subventions au carburant, par exemple, pour l’endiguer.

’Ce que nous voulons, c’est que les pays gagnent la bataille contre l’inflation. Cela ne va pas arriver si on injecte davantage d’argent sans les bons fondamentaux pour que l’économie fonctionne efficacement. Plutôt que de subventionner les prix de la nourriture ou de l’essence, nous recommandons de soutenir directement les populations les plus pauvres’’, avait martelé la patronne du FMI.

Evoquant une prévision de croissance ‘’juste au-dessus de 3 %’’ pour l’Afrique subsaharienne en 2023, Mme Georgieva a toutefois dit s’attendre ‘’à de meilleures perspectives en 2024’’.

Dans son rapport régional publié mercredi, la Banque mondiale s’est de son côté inquiétée d’un risque de ‘’décennie perdue’’ pour l’Afrique subsaharienne, pointant notamment l’instabilité et la fragilité, notamment politique, ‘’grandissante’’, ainsi que la montée des conflits et violences. La région ne devrait en effet connaître qu’une croissance annuelle de 0,1 % de son PIB par habitant pour la période 2015-2025.

Ces dernières réunions annuelles des Institutions de Bretton Woods  reviennent sur le continent pour la première fois depuis celles de 1973.

V.A.