La fièvre acheteuse s’emparent des Djiboutiens avant la fête de l’Aïd-el-fitr

Afriquinfos Editeur
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Adeptes de la dernière heure, les Djiboutiens font toujours leurs achats à la dernière semaine de Ramadan. Et ceci rend toujours plus beau cette course folle aux achats de toute chose. En effet, la fête de l'Aïd-el-fitr qui vient mettre un terme à 30 jours de jeûne du lever jusqu'au coucher du soleil, est avant tout une fête familiale. Et appelle à ce titre, une mobilisation dans chaque foyer, et surtout un rendez-vous incontournable pour chaque enfant.

Cet engouement sans précédant des Djiboutiens comme tous les musulmans du monde pour la fête de l'Aïd-el-fitr, trouve raison dans la portée religieuse de cet évènement, selon le prédicateur djiboutien Dr Dayib Mohamed.

"Vous savez, la plupart des grandes fêtes célébrées dans le monde sont instituées par l'Homme, l'Aïd est vue comme une volonté d'Allah. Un cadeau du Seigneur de l'univers fait aux croyants pour marquer la fin de l'accomplissement de deux piliers importants dans l'Islam: le Ramadan et le Hadj. Et c'est là, toute sa particularité", explique-t-il à Xinhua.

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Peu important les raisons, les Djiboutiens sont fous de la fête de l'Aïd-el-fitr. Et ils le font savoir en dépensant une bonne partie de leurs économies pour célébrer cette fête pas comme les autres.

Aicha Aden, est une veuve de quarante ans, mère de trois enfants. Pour elle, la fête de l'Aïd-el-fitr est surtout l' occasion d'offrir à ses enfants tous ces qu'ils veulent.

"Dans la vie, il y a de moments qu'il ne faut pas compter en dépensant. Et je crois que la fête de l'Aïd en fait partie. Pour moi, c'est une occasion de rendre mes enfants très heureux en leur offrant tous qu'ils adorent, des beaux habits, des jouets et des sorties agréables. D'ailleurs l'Aïd ça n'arrive que deux fois par ans, alors où est le problème", se justifie-t-elle.

En effet, à Djibouti, aux derniers jours de Ramadan, la fièvre acheteuse est telle que la nuit, c'est tout Djibouti qui semble prendre le chemin du centre commercial de la ville. Bus et minibus font la navette jusqu'à deux heures du matin. Les rues du centre ville sont noires de monde. Tenant leurs enfants dans leurs mains, les parents font les tours de magasins.

Par ailleurs en cette période très bonne pour les affaires, tout le monde veut tenter sa chance et y croit profondément. Tout le monde devient vendeur pour l'occasion. Le mécanisme est simple : si on a fait des économies en amont, après analyse de l'article qui a le vent en poupe, on achète une commande en fonction de ses moyens auprès de la grossiste de la place. Si on a juste que des idées et rien dans les poches, alors on cherche un garant auprès de la grossiste et si ça marche, on prie Dieu pour que l'affaire soit juteuse.

C'est le coup de poker qu'ont tenté Abdi Aden et Nour Omar, deux jeunes sans emploi qui ont loué une petite place au centre commercial de Ryad, situé à la place de l'Indépendance. Avec la garantie d'un cousin commerçant, ils revendent des chaussures qu' ils ont pu acheter par crédits à un grossiste.

"Nous avons ouvert depuis dix jours, et ça commence à être intéressant. Pour le moment, nous arrivons à écouler entre 15 et 25 paires de chaussures par jour. Et sans aucun doute, cette courbe va monter en flèche pour les derniers jours de Ramadans, surtout la veille de la fête de l'Aïd", déclarent-t-ils à Xinhua, très confiants.

A moins de cinq jours de la fête de l'-el-fitr, la fièvre acheteuse est à son paroxysme partout dans le pays. Coups de peintures, rideaux neufs, nouvelle disposition des meubles.. tout est à refaire Les maisons changent de "toilettes". Les hommes aussi.

Soucieux d'occuper en premier la place stratégique du quartier, certains jeunes ont déjà planté les deux poteaux qui feront office du légendaire "shirimiri" (balançoire) et faire comme ils le disent si bien, un peu de business le jour de l'Aïd.

D'autres ont également déjà acheté des lots de jeux qu'ils proposeront le jour de l'Aïd aux enfants de leur quartier.

Ce n'est pas tout. Même les femmes tatoueuses qui ne rentrent action qu'à la veille de l' Aïd sont prêtes et se frottent déjà les mains. Les plus réputées travaillent avec une liste datée et sont déjà payées en avance.

Dans chaque foyer de Djibouti, une et même question va résonner plusieurs fois par jour jusqu'au jour J : "..Alors maman, c'est quand l'Aïd ?".

 

 

 

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