Elimination des MGF : Djibouti publie un guide pour les imams et les prédicateurs

Afriquinfos Editeur
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Cet ouvrage écrit par le très influent Cheikh Abdourahman Souleiman Bachir a été présenté à l'ensemble des personnalités religieuses djiboutiennes au cours d'une cérémonie qui a eu lieu au Sheraton Hôtel.

"Nous sommes confiants que les Oulémas, prédicateurs et autres leaders d'opinion religieux tireront profit de ce guide, en traduisant son contenu à leur public", a déclaré le ministre djiboutien des Affaires musulmanes, Dr Hamoud Abdi, qui a martelé que le regard de l'Islam sur les MGF est clair : "les MGF sont contraires aux principes de l'Islam".

Pour sa part, l'auteur du guide a rappelé que cet ouvrage a été concis pour faciliter sa lecture et d'éviter les répétitions des idées, et apporter une argumentation précise et convaincante.

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"Cette étude est entièrement consacrée à la mutilation génitale féminine en prenant comme cadre général la santé et le bien-être familial, étant donné que le sujet est étroitement attaché à toutes ces questions", a-t-il dit.

Selon le FNUAP, chaque année, plus de trois millions de femmes et de filles affrontent le risque des mutilations et ablations génitales. La pratique a de graves effets sur la santé, immédiats et à long terme, et constitue une violation manifeste des droits humains fondamentaux.

La pratique des MGF est généralisée à l'ensemble de la population féminine de Djibouti. Plus de 98% des enfants de sexe féminin âgées de 7 jours à 8 ans et plus (l'âge variant selon les régions et les groupes ethniques), subissent l'excision ou l' infibulation ou bien les deux.

Une importante enquête réalisée par le Comité nationale de lutte contre les pratiques traditionnelles néfastes (CNPLTN), a montré que 82 % des femmes interrogées (490 femmes entre 15 et 50 ans) ont subi des MGF.

En mai 2008, sous le haut patronage de la Première Dame Kadra Mahamoud Haid, Djibouti a lancé un programme pour l'accélération de l'abandon total de toutes formes de MGF. En 2009, l'Assemblée Nationale a adopté une loi qui permet aux associations oeuvrant dans la lutte contre les MGF de se porter partie civile en lieu et place des victimes n'étant pas en mesure de recourir à la justice.

Selon les chiffres du ministère de la Promotion de la Femme, l' ensemble de ces mesures législatives et les actions de sensibilisation entreprises ont fait reculer le taux de prévalence de 5% qui passe de 98% à 93%.