"Ce que nous voulons, c'est la désescalade (en Egypte). Pour cela, on a besoin d'un dialogue, même si c'est très difficile", a affirmé le chef de la diplomatie française, dans une interview accordée à la fois à la chaîne BFM-TV et à la radio RMC. "C'est dans ce sens que plaident l'Europe et la France", a-t- il poursuivi, après avoir détaillé les mesures prises à l'endroit des autorités égyptiennes par l'Union européenne (UE) la veille au soir.
Réunis à Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères de l'UE, y compris M. Fabius, ont opté pour une suspension de la fourniture d'armes et d'équipements sécuritaires au Caire afin de marquer leur réprobation du recours à la violence contre les partisans du président islamiste déchu Mohamed Morsi. "Nous ne soutenons pas les Frères musulmans", a ajouté le ministre français, balayant ces accusations formulées, selon lui, par une partie de la population égyptienne contre les puissances occidentales.
"Nous voulons si vous voulez que la population (d'Egypte) ait le choix et que, petit à petit, on aille vers le dialogue et les élections", a précisé M. Fabius. Quant à la suspension de la livraison d'armes décidée par l'UE, elle ne devrait pas concerner les moyens militaires dont l’Egypte a besoin pour faire face notamment aux attaques de djihadistes dans le Sinaï, récurrentes ces dernières semaines. Seuls les matériels destinés à la répression intérieure devraient être couverts par cette sanction.
L'ex-président Morsi, issu du mouvement islamiste des Frères musulmans, a été destitué par l'armée, après des manifestations massives organisées par l'opposition libérale contre le premier président égyptien élu démocratiquement, un an seulement après sa prise de fonctions. M. Morsi est détenu par l'armée égyptienne dans un endroit tenu secret, depuis sa destitution, le 3 juillet dernier.