L'Australien Peter Greste, l'Egypto-canadien Mohamed Fahmy et l'Egyptien Baher Mohamed avaient été condamnés en juin 2014 à des peines de sept à dix ans de prison ferme pour assistance à une «organisation terroriste», en l'occurrence les Frères musulmans, et pour «publication d'informations mensongères portant atteinte à la sécurité nationale de l'Egypte».
En acceptant le recours en appel des journalistes d'al-Jazira, la Cour de cassation a automatiquement annulé le jugement de la cour d'assises qui avait condamné les trois journalistes.
Cependant les accusés restent toujours en détention en attendant le nouveau procès.
Une décision qui déçoit Marwa Omara, la compagne de Mohamed Fahmy, ex-chef du bureau d'al-Jazira en Egypte. «Mes sentiments sont confus. J'espérais que la Cour demande un nouveau procès mais j'espérais aussi qu'il(s) soi(en)t libéré(s) par "un miracle" ou quelque chose comme ça, le nouveau procès va prendre beaucoup de temps, peut-être un an, je ne peux pas croire que Mohamed va rester derrière les barreaux pendant tout ce temps», a-telle confié aux confrères de RFI.
Pour les journalistes d'al-Jazira, c'est la crise diplomatique entre les deux pays qui a éclaté après la destitution de Mohamed Morsi qui est à l'origine de l'affaire.
Ces accusés sont aujourd'hui considérés comme innocents jusqu'à preuve du contraire. Toutefois, c'est à la nouvelle chambre de cour d'assises devant laquelle les journalistes comparaîtront de décider s'ils peuvent être libérés sous caution ou s'ils demeureront en détention préventive jusqu'à la fin du procès. Le juge n'a pas fixé de date au nouveau procès, ont fait savoir les avocats de la défense, selon qui le procès pourrait s'ouvrir d'ici un mois.
Conformément à un amendement de la loi de procédure pénale, le président Abdel Fattah al-Sissi a fait savoir qu’il étudiait la possibilité de gracier les accusés. Une solution à laquelle se raccrochent les familles des journalistes.
A. Lamy
