Diplomatie : Ghassan Salamé dénonce des inerties coupables du Conseil de Sécurité en Libye

Afriquinfos Editeur
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Conseil de Sécurité en Libye

Conseil de Sécurité en Libye | Ghassan Salamé avait, à la surprise générale démissionné de son poste d’Envoyé spécial des Nations Unies pour la Libye. S’il avait évoqué des raisons de santé pour justifier ses envies de départ, sa dernière sortie laisse penser que d’autres raisons l’ont poussé vers la sortie.

Connu pour son franc-parler, Ghassan Salamé avait étonné par la brièveté du tweet annonçant sa démission de sa fonction d’envoyé spécial de l’ONU en Libye.  L’ancien ministre libanais de la Culture avait laconiquement écrit «Ma santé ne me permet plus ce niveau de stress». Quelques mois plus tard, le diplomate est revenu sur cet épisode, et il semble que les multiples ingérences étrangères dans la crise libyenne et le silence complice du Conseil de Sécurité de l’ONU ont eu raison de son optimisme sur la résolution de ce conflit. C’est ce qui est ressorti de son intervention ce mercredi au Center for Humanitarian Dialogue (HD), une organisation de diplomatie privée basée en Suisse.

Pour l’ancien ministre de la Culture libanais et expert en relations internationales, il était évident que certains pays mettaient les bâtons dans ses négociations pour rassembler des factions libyennes autour d’une Conférence de paix nationale. Il en veut pour preuve une offensive lancée par le Maréchal Haftar alors même que le Secrétaire Général de l’ONU était en visite à Tripoli. Ghassan Salamé est convaincu que l’homme fort de l’Est libyen n’aurait pas pu enclencher cette opération sans l’appui de puissances étrangères, avec pour seul but de torpiller ses efforts en faveur d’une conférence de paix. «Ils ne voulaient pas que cela se produise», a-t-il lâché.

Et c’était pour lui la goutte d’eau qui a fait déborder le vase : «C’est là que vous ressentez, en tant qu’émissaire de l’ONU, que l’hypocrisie des pays à ce stade a atteint des limites qui rendent votre travail très problématique», déplore-t-il tout en regrettant le manque de scrupules des dirigeants des grandes nations s’agissant de la crise libyenne!

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Boniface T.