Djibouti : Réforme de l’administration en vue d’une culture de Gestion Axée sur les Résultats

Afriquinfos Editeur
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Cette réforme, qui est calquée sur le modèle canadien, se veut une réponse au double souci du gouvernement djiboutien de renforcer les capacités institutionnelles du secteur public et de valoriser ses ressources humaines.

     Selon le ministère djiboutien de la Réforme de l'Administration publique, "l'un ne va pas sans l'autre si l'on veut atteindre les objectifs de développement organisationnel et professionnel dans le cadre de la réforme de l'administration".

     Pour parvenir à cet objectif, Djibouti a mis en place un partenariat avec l'Ecole Nationale de l'Administration Publique du Québec (ENAP).

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     A travers ce partenariat, il s'agit d'abord dans un premier temps de mettre à la disposition de ce petit pays de la Corne d' Afrique un programme-cadre de formation visant la sensibilisation des divers gestionnaires aux concepts et outils clés relatifs à la gestion axée sur les résultats.

     Parallèlement, les autorités djiboutiennes comptent créer un réseau de professeur et de formateurs qui soient en mesure d' assurer l'enseignement des formations sur des thématiques différentes afin de contribuer au développement des ministères et des organismes publics de Djibouti.

     Il convient de rappeler que la Gestion Axée sur les Résultats est une approche cyclique de gestion qui considère à la fois la stratégie, les personnels, les processus et les mesures, de manière à améliorer la prise de décisions, la transparence et la responsabilité.

     Cette méthode qui a surtout fait ses preuves au Canada mise sur la production des résultats escomptés, la mesure du rendement, l' apprentissage et l'adaptation, de même que la production de rapports sur le rendement, en démontrant que les structures publiques ne répondaient plus aux impératifs et aux besoins des citoyens.

     En effet, calquée sur l'administration coloniale d'où elle a hérité tous les textes et toutes les règles de fonctionnement, l'administration djiboutienne est, aux yeux du gouvernement de ce pays, la principale raison pour laquelle la position géostratégique, les infrastructures, la croissance soutenue et la stabilité politique de Djibouti ne peuvent pas jouer pleinement et efficacement leur rôle de vecteurs de transformation économique et de justice sociale.

     "Notre administration est basée sur un modèle rigide et vieillissant, une administration qui n'arrive plus à suivre la cadence et qui ne répond plus aux exigences nouvelles de l' économie. La lourdeur de notre bureaucratie freine l'action publique, l'initiative privée, handicape le quotidien de nos concitoyens et représente un manque à gagner pour notre économie", avait indiqué le chef de l'Etat djiboutien lors du séminaire gouvernemental sur la réforme de l'administration il y a un an.

     "C'est pour cela qu'il est nécessaire d'entreprendre une réforme profonde de l'Administration", avait-t-il souligné.

     Aujourd'hui, le projet de création d'un fichier unique de référence servant dans l'immédiat pour le paiement des salaires et plus tard pour tous les besoins de gestion des personnels de l' Etat constitue l'autre initiative phare de cette volonté des autorités locales de réformer l'administration djiboutienne, de manière à rapprocher l'administration de ses administrés, à rationaliser sa gestion, accroître la qualité des services rendus et renforcer ses capacités de gestion.

     L'Institut des Etudes Diplomatiques de Djibouti (IED) du ministère djiboutien des Affaires étrangères a également signé un accord de partenariat avec l'ENAP, qui s'étalera sur trois années.

     Cet accord est consacré à la réalisation d'un projet de renforcement des capacités des formateurs de l'Institut et de la diffusion d'un programme de diplôme d'études supérieures spécialisées (DESS) en administration publique, option gestion internationale, en République de Djibouti.

     Ce programme d'études sera offert aux diplomates des huit pays membres de l'Autorité intergouvernementale sur le développement ( IGAD), que sont Djibouti, Érythrée, Éthiopie, Kenya, Somalie, Soudan, Soudan du Sud et Ouganda.

     L'IED hébergera les programmes de formation à son siège social à Djibouti et assurera un rôle central, en collaboration avec l'ENAP, dans la mise en oeuvre complète du projet.