Djibouti : Rapatriement volontaire de 200 migrants clandestins avec le soutien de l’OIM

Afriquinfos Editeur
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Leur rapatriement fait suite à la campagne de sensibilisation menée par l'OIM conjointement avec les autorités djiboutiennes auprès de ces migrants sur les dangers de l'immigration clandestine. 

Selon le représentant par intérim du bureau de l'OIM à Djibouti, Achraf el Nour, ces Ethiopiens ont fait la traversée jusqu'à Obock, ville du nord de Djibouti, dans l'espoir de se rendre ensuite par voie maritime à la péninsule arabique. 

"Nous avons pu les sensibiliser à Obock avant l'ultime voyage sur les dangers de ce long périple, et une fois qu'ils ont réalisé qu'ils mettaient leur vie en danger, ils ont décidé de retourner dans leur pays d'origine avec l'assistance de l'OMI", a-t-il expliqué. 

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En effet, de plus en plus de personnes de la région de la Corne de l'Afrique, notamment l'Ethiopie et la Somalie, traversent les frontières djiboutiennes comme migrants en situation irrégulière, et attirées par la promesse d'une vie meilleure dans la péninsule arabique. Les statistiques indiquent qu'environ 75 à 80% des migrants qui arrivent chaque année au Yémen passent par Djibouti dans des conditions désastreuses et posent des défis humanitaires pour les autorités et les communautés locales. 

Face à cette situation, l'OIM a ouvert en 2011 un Centre d' Orientation et d'Accueil des Migrants (COAM) à Obock pour sensibiliser les migrants sur les risques et dangers liés à la migration irrégulière, notamment les risques d'abus et de traite des êtres humains, et les informer sur les systèmes de référencement mis en place dans le pays pour les assister en cas d' abus, les risques liés à la traversée de la mer, les difficultés sur le passage au Yémen, difficultés en traversant l'Arabie saoudite. 

Le COAM s'est fixé pour objectif d'une part d'enregistrer tous les migrants qui passent par Djibouti en vue de connaître les tendances et de mener les actions appropriées en appui au gouvernement de Djibouti pour apporter les solutions appropriées dans le strict respect des conventions internationales sur les droits des migrants, et d'autre part d'assister les migrants qui sont dans des situations de vulnérabilité. 

Selon les chiffres de l'OIM, depuis l'ouverture du COAM en 2011 à Djibouti, l'OIM a assisté plus de 24.934 migrants jusqu'en 2012. En 2013, l'équipe de l'OIM a sensibilisé 20.223 migrants.

90% des migrants enregistrés sont d'origine éthiopienne et 10% sont originaires de la Somalie. Parmi les migrants éthiopiens, les groupes ethniques Oromo et Amhara représentent la majorité avec plus de 40% pour les Oromo et 30% pour les Amharas. Sur le total des migrants enregistrés, environ 10% sont des mineurs sans distinction de genre. Les jeunes filles représentent environ 20% ( adultes et mineurs). Le nombre de femmes sur la route de la migration est en augmentation.  

     Le COAM dispose d'une équipe médicale mobile qui s'occupe de la sensibilisation des migrants et de la population locale sur l' utilisation des ressources en eau pour éviter les risques potentiels de contamination des points d'eau. L'équipe médicale mobile identifie aussi les migrants nécessitant des soins de premières urgences et les réfère au centre hospitalier le plus proche (Obock, Tadjourah ou Dikhil). 

     L'OIM a aussi mis en place un programme d'évacuation d'urgence des migrants. Ce programme offre la possibilité d'un retour et d' une réintégration en bon ordre, dans des conditions respectueuses de la dignité humaine, et économiquement avantageuses à des migrants qui souhaitent retourner volontairement dans leur pays d' origine.

     Pour les migrants qui doivent rentrer chez eux mais n'en ont pas les moyens, le programme d'évacuation d'urgence est souvent l' unique solution à leurs souffrances immédiates. Ce programme est ouvert à tous les migrants quelle que soit leur nationalité. 

     En 2013, le gouvernement djiboutien et l'OIM ont fourni une assistance au retour d'urgence à 398 migrants vers leur pays d' origine contre 59 retours volontaires en 2012 représentant une hausse de plus de 374%. Ce qui signifie que les activités de sensibilisation menées par l'OIM portent leur fruit car il y a une nette augmentation des candidats pour un retour volontaire dans leur pays d'origine. Le processus de retour est organisé en coordination avec les autorités du pays d'origine des migrants et le gouvernement de Djibouti.