Djibouti : A l’heure des joutes sportives

Afriquinfos Editeur
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Pour l'écrivain et sociologue djiboutien, Aden Ali Omar, la pratique du sport durant le mois de Ramadan à Djibouti est devenue au fil des années une partie intégrante de ce mois sacré, qui est perçue aujourd'hui comme l'une des attractions majeures des journées de Ramadan. "En cette période de Ramadan, la pratique du sport collectif est une sorte de rendez-vous national qui est célébré chaque année avec cœur et communion depuis plus de deux décennies par les Djiboutiens.

Au point qu'un Ramadan sans les tournois sportifs serait un peu pour les Djiboutiens, comme un Ramadan sans les prières collectives de la nuit, appelées Tarawih, et qui sont propres à ce mois béni de Ramadan. L'Après-midi, le sport est pratiqué pour tromper la soif et la faim, la nuit, c'est la meilleure façon de veiller en entretenant son corps", explique-t-il. Placés sous l'égide du secrétariat d'Etat djiboutien aux Sports, les tournois sportifs du Ramadan sont organisés sur l'ensemble du territoire djiboutien par les associations locales des quartiers, et regroupent pour la plupart des compétitions de football, de handball, de basketball ou encore de la pétanque. Ces compétitions commencent dès 16H00 jusqu'à tard dans la nuit.

"Vous savez, les tournois sportifs de Ramadan se préparent minutieusement jusqu'à deux mois auparavant. Presque chaque quartier organise son tournoi, surtout de football. Les associations de jeunes se mobilisent pour attirer les meilleures équipes dans leur tournoi. Pour ce faire, les organisateurs frappent à toutes les portes afin de proposer la meilleure organisation ainsi que les plus belles récompenses", explique à Xinhua, Ali Barkat, un des leaders du mouvement associatif de Balbala, grande banlieue de Djibouti. A Djibouti-ville, c'est encore le tournoi de football de Ramadan de Hadji Dideh, plus vieux quartier de la capitale djiboutienne, qui s'est drapé cette année aussi du costume du plus grand tournoi sportif de Ramadan de ce petit pays de l'Afrique de l'est. En effet, plus de 90 équipes de football de différentes catégories sont en lice pour la 16ème édition du plus grand tournoi sportif de Ramadan de Djibouti dont le coup d'envoi a été donné lundi dernier. Cette édition 2013 de ce tournoi très suivi par les Djiboutiens s'annonce riche en rebondissements selon les avis concordants des habitués et suscite déjà l'enthousiasme des participants de différentes classes d'âges et des spectateurs ainsi que des sponsors dont les établissements Coubèche, concessionnaire exclusif à Djibouti de la célèbre boisson Coca-cola.

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 Durant une vingtaine de jours, pendant cette phase initiale du tournoi, le terrain omnisports du Centre de Développement Communautaire de Hadji Dideh, situé au cœur de la capitale djiboutienne, abrite chaque jour trois matchs mettant en lice six équipes de cadets qui s'affrontent jusqu'à la rupture du jeûne. Après la rupture du jeûne justement, l'ambiance redouble d'intensité sur place avec les entrées des minimes qui est suivi à partir de 20H00, de trois matchs opposant les juniors et d'un match entre vétérans âgés de 40 à 55 ans.

Selon les organisateurs, tous les ingrédients sont réunis afin que les matchs de cette 16ème édition se déroulent dans un climat de fair-play et où le beau jeu prime sur toute autre considération durant toute la compétition. Après le football, c'est sans aucun doute, les tournois de pétanque qui font vibrer les longues nuits de Ramadan djiboutien. A Balbala, gigantesque banlieue de Djibouti, à défaut de grandes espaces pour pratiquer le football, la pétanque qui demande très peu de logistique ainsi qu'un espace très réduit, et qui s'avère surtout praticable par toutes les tranches d'âge reste le sport par excellence pour des milliers d' habitants de cette banlieue connue pour ses quartiers défavorisés.

La nuit venue, après la prière collective du Tarawih, Balbala résonne aux cris de cochonnet entre duels de triplettes et de doublettes sous les lampadaires solaires, entre deux tasses de thé bien servis par la gargotière d'à côté. Et ce, jusqu'à l'appel du muezzin invitant les fidèles au dernier repas avant d'entamer une nouvelle journée de jeûne.