Djibouti lancement d’une enquête nationale sur la malnutrition et les maladies infantiles

Afriquinfos Editeur
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Cette enquête est financée par l'agence humanitaire de l'Union Européenne, connue sous son acronyme anglais d'ECHO.

Selon un communiqué du ministère djiboutien de la Santé, cette enquête doit permettre à ce département d'Etat une réactualisation des données disponibles, propice au renforcement de leur fiabilité dans la lutte contre la malnutrition chronique des enfants de moins de 5 ans et les maladies infantiles.

Les résultats permettront une réactualisation des stratégies d'intervention, de définir des priorités géographiques et stratégiques d'intervention et l'adoption de nouvelles recommandations pratiques.

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Cette enquête se veut être également un domaine prioritaire pour l'Union Européenne qui entend  poursuivre sa lutte contre la malnutrition infantile dans le cadre du 11ème FED (2014-2020).

"La situation nutritionnelle demeure critique en République de Djibouti. Compte tenu de cette urgence, le gouvernement djiboutien, à travers le département ministériel de la santé, a mis en oeuvre une politique nationale de nutrition et un protocole national de prise en charge de la malnutrition aigüe", rappel le communique du ministère djiboutien de la Santé.

En effet, depuis 2007, la démarche des autorités politiques djiboutiennes s'est davantage appuyée sur l'aspect local, notamment au travers des centres de santé communautaires. La dernière enquête nutritionnelle de 2010 avait relevé une baisse de taux de 16,8 % à 10% pour la malnutrition aigüe globale et de 2,4% à 1,2% pour la malnutrition sévère globale entre 2007 et 2010.

Cependant, la situation nutritionnelle des enfants de moins de 5 ans demeure préoccupante avec des taux élevés de malnutrition allant au-delà de 15%, a indiqué récemment le ministre djiboutien de la Santé, Dr Kassim Issack.

Face à ce constat, le gouvernement djiboutien a mis en place une série de stratégies combinées comprenant des interventions multiformes menées par le secrétariat d'Etat à Solidarité Nationale et celles exécutées à travers le ministère de la Santé, et notamment la mise en oeuvre de la Politique Nationale de Nutrition ainsi que le Protocole National de prise en charge de la malnutrition aigüe.

La prise en charge de la malnutrition au départ institutionnelle, reposant uniquement sur les formations sanitaires, a évolué rapidement vers une approche communautaire dès la fin de l'année 2007.

Cette approche communautaire est mise en oeuvre avec la collaboration d'associations communautaires qui organisent le dépistage des enfants malnutris au sein des communautés puis les réfèrent vers les centres de santé les plus proches ou les prennent en charge au niveau des sites communautaires créés dans les localités éloignées des centres de santé.

Actuellement le programme de prise en charge communautaire de la malnutrition aigüe couvre 40 centres de santé et 30 sites communautaires à travers le pays.

Compte tenu de l'importance de cette enquête, le ministère djiboutien de la Santé a appelé dans un communiqué publié à cette occasion tous les acteurs à s'impliquent pleinement et s' investissent pour collecter des données de bonne qualité afin d' obtenir des indicateurs fiables qui permettront d'apprécier les résultats atteints grâce aux stratégies d'intervention mises en place, de définir à nouveau les priorités géographiques et stratégiques d'interventions et de faciliter des recommandations pratiques pour une meilleure réponse.

A Djibouti, des nombreux facteurs sont à l'origine de cette situation de malnutrie aigue, notamment l'insuffisance de la consommation alimentaire, les maladies, les mauvaises conditions d' hygiène et d'assainissement.