Djibouti lance une campagne de sensibilisation contre l’excision

Afriquinfos Editeur
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Cette campagne qui s'étalera sur une semaine commencera dans la ville d'Ali-Sabieh, située au sud de Djibouti. Dans chacune des villes ciblées, la caravane du ministère djiboutien de la Promotion de la Femme, s'entretiendra avec les représentants du mouvement associatif des femmes et exposera à cette occasion, les dangers des mutilations génitales féminines mais aussi les conséquences encourues pour celles qui subissent cette tradition ancestrale néfaste.

Selon un communiqué du ministère djiboutien de la Promotion de la Femme, cette campagne de sensibilisation et de formation contre les dangers des mutilations génitales féminines dans les régions de l'intérieur vise à éradiquer l'excision à dans les grandes villes de l'intérieur de Djibouti par la voie du dialogue et de la compréhension.

La pratique des MGF est généralisée à l'ensemble de la population féminine de Djibouti. Plus de 98% des enfants de sexe féminin âgées de 7 jours à 8 ans et plus (l'âge variant selon les régions et les groupes ethniques), subissent l'excision ou l' infibulation ou bien les deux.

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Une enquête réalisée par le Comité nationale de lutte contre les pratiques traditionnelles néfastes (CNPLTN) montre que 82 % des femmes interrogées (490 femmes entre 15 et 50 ans) ont subi des MGF.

En mai 2008, sous le haut patronage de la Première Dame Kadra Mahamoud Haid, Djibouti a lancé un programme pour l'accélération de l'abandon total de toutes formes de MGF.

En 2009, l'Assemblée Nationale a adopté une loi qui permet aux associations oeuvrant dans la lutte contre les MGF de se porter partie civile en lieu et place des victimes n'étant pas en mesure de recourir à la justice.

Selon les chiffres du ministère de la Promotion de la Femme, l' ensemble de ces mesures législatives et les actions de sensibilisation entreprises ont fait reculer le taux de prévalence de 5% qui passe de 98% à 93%.

Le ministère djiboutien de la Justice a pris des mesures drastiques contre quiconque pratiquera l'excision. L'article 333 prévoit une peine de prison de 5 ans et 1 million de francs d' amende pour les contrevenants.

A en croire le Programme des Nations Unies pour la population ( FNUAP), chaque année, plus de trois millions de femmes et de filles affrontent le risque des mutilations et ablations génitales. La pratique a de graves effets sur la santé, immédiats et à long terme, et constitue une violation manifeste des droits humains fondamentaux.