Deux scrutins le même jour, pour la première fois à Madagascar

Afriquinfos Editeur
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En aout 2012, la Commission électorale nationale indépendante pour la transition (CENIT) en concertation avec les experts électoraux internationaux des Nations Unies, ont prévu d'organiser le deuxième tour de l'élection et les législatives en jumelée le 3 juillet 2013.

En février 2013, la CENIT a actualisé le calendrier électoral en reportant ces deux scrutins pour le 25 septembre 2013 en raison des retards enregistrés dans les techniques et le côté financier des élections.

En mai dernier, la Cour Electorale Spéciale (CES) a déclaré un cas de force majeure nécessitant le report des élections et en août suivant, la CENIT a décidé de fixer l'organisation de ces élections le 20 décembre 2013, ce vendredi.

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Suite aux remarques apportées par les observateurs électoraux lors du premier tour de l'élection présidentielle du 25 octobre dernier, la CENIT a décidé cette fois-ci d'ajouter une autre liste pour combler les lacunes du nombre d'électeurs dans la dernière.

En rajout aux 7.823.305 électeurs du premier tour, 143.304 autres vont pouvoir s'exprimer lors des deux scrutins de ce vendredi portant le nombre total d'électeurs à 7.966.609 pour les 20.001 bureaux de vote répartis sur tout le territoire national malgache.

Pour les élections législatives, 2.052 citoyens se sont porté candidats pour briguer les 151 sièges de l'Assemblée nationale malgache.

Le bulletin unique de format A3 est utilisé pour les circonscriptions ayant plus de 16 candidats tandis qu'il est de format A4 pour les circonscriptions avec moins de 16 candidats.

Ces législatives présentent un enjeu majeur étant donné que le parti ou le groupe de partis politiques majoritaires à l'Assemblée nationale aura la chance de proposer le nom du futur premier ministre du gouvernement.

En ce qui concerne le deuxième tour de l'élection présidentielle, Hery Rajaonarimampianina et Jean Louis Robinson vont s'affronter ce vendredi étant donné qu'aucun des 33 candidats au premier tour n'a eu les plus de 50% des suffrages exprimés.

C'est ainsi que Hery Rajaonarimampianina, appuyé par le président de la transition Andry Rajoelina et qui a obtenu 15,89% des voix va se battre à cette course avec Jean Louis Robinson, soutenu par l'ancien président exilé en Afrique du sud, Marc Ravalomanana, avec ses 21,16%.

Cette fois-ci, le bulletin unique est de format A5. Deux urnes et deux isoloirs dont l'un pour la présidentielle et l'autre pour les législatives seront mis en place dans chaque bureau de vote.

En ce qui concerne le budget électoral dans le Projet d'Appui au Cycle Electoral à Madagascar (PACEM) géré par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le montant est de 60. 273.000 dollars dont 54% (34 millions de dollars) ont été financé par le gouvernement malgache, tandis que les 46% (25.205.000 dollars) ont été octroyés par les partenaires de Madagascar.

Ces derniers ont apporté chacun leur contribution dans le panier commun et en même temps, déployé des observateurs pour veiller au bon déroulement des deux scrutins.

A cette fin, près de 800 observateurs électoraux, venant de la Communauté de développement de l'Afrique Australe (SADC), de l' Union Européenne, de l'Union africaine, de l'Organisation internationale de la Francophonie ou de la Commission de l'océan Indien, ainsi que venant des représentations diplomatiques accrédités à Madagascar sont au pays et répartis dans les différents districts.

Pour le dépouillement des résultats dans les zones reculées de Madagascar, la CENIT, avec ses partenaires, vont mobiliser 5 hélicoptères cette fois-ci, pour atteindre le défi qu'elle a lancé, dont celui de publier les résultats provisoires de l'élection présidentielle au plus tard le 7 janvier prochain.

Une feuille de route, concoctée par la SADC, a été signée par onze entités politiques malgaches le 17 septembre 2011 pour sortir Madagascar de la crise débuté en 2008.

Cette feuille de route prévoit la mise en place de différentes institutions telle que le gouvernement de consensus, le parlement de la transition ainsi que la CENIT.

Cette dernière s'occupe de la préparation des différentes élections notamment les élections présidentielles, législatives et municipales et elle doit assurer que les élections se déroulent de manière libre, juste et transparente.