Des émissaires du Conseil de sécurité ce mois en RDC pour tenter d’éviter le bras de fer d’après 19 décembre 2016

Afriquinfos
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KINSHASA (Afriquinfos 2016) – Le Conseil de sécurité de l’ONU va se rendre du 10 au 14 novembre prochain à Kinshasa. L’objectif de ce déplacement sera d’amener les autorités congolaises à fixer une date pour la prochaine élection présidentielle programmée en 2018 par «un dialogue national» boycotté par les principaux opposants au pouvoir de Kinshasa.

C’est une délégation conduite par les ambassadeurs français, sénégalais et angolais qui séjournera durant les semaines à venir dans la capitale congolaise. Elle se rendra également à Goma et Beni pour rencontrer le Président sortant Joseph Kabila ainsi que des responsables de l’opposition et de la société civile.  «Nous sommes dans un contexte pré-électoral des plus tendus», a fait savoir Fode Seck, ambassadeur sénégalais. Il a souligné que «le Conseil, dans son rôle de prévention, a jugé utile de se rendre en RDC pour parler à tous les acteurs, avec un message de dialogue inter-congolais».

Selon Ismael Gaspar Martins, ambassadeur angolais, la délégation «peut exiger qu’une date soit choisie par les Congolais eux-mêmes». «Il (NDRL, Joseph Kabila) doit terminer son mandat et laisser quelqu’un d’autre être élu», a ajouté le diplomate qui a précisé que la transition doit se faire dans les normes pour ne pas laisser la place à un vide. «Il faut choisir une bonne date (…) Il ne faut pas qu’il y ait l’élection puis la confusion», a-t-il expliqué.

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De son côté, François Delattre, ambassadeur français à l’ONU pense que le prochain scrutin présidentiel doit obéir aux règles constitutionnelles. Il a suggéré que l’élection se tienne «dès que possible et dans le plein respect de la Constitution».  «Le Conseil saisira l’occasion de parler à toutes les parties prenantes en RDC afin qu’elles soient pleinement conscientes de leur responsabilité de préserver la paix et de se montrer prêtes à des compromis», a-t-il déclaré.

Il y a dix (10) jours, Jean-Marc Ayrault, chef de la diplomatie française, avait demandé «que le président Joseph Kabila annonce qu’il ne se représente pas et qu’une date soit fixée pour l’élection». Le diplomate français qui réagissait suite à l’accord intervenu au bout du «dialogue national» dont les recommandations on fixé la présidentielle en avril 2018, a essuyé de vives critiques de la part du parti au pouvoir à Kinshasa.

Arrivé au pouvoir en 2001, Joseph Kabila dont les velléités de briguer un 3è mandat constitutionnel (alors que la Constitution le lui interdit) de plus ne font plus l’ombre d’un doute, est sous les feux des critiques de l’opposition et de la communauté internationale. Le pays est plongé dans des cycles de violences comme celles de septembre dernier qui ont occasionné la mort d’au moins 53 personnes dont 04 policiers.

Anani  GALLEY