RDC : Des Ong de défense de l’environnement dénoncent l’exploitation du pétrole dans le parc national des Virunga

Afriquinfos Editeur
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"Au moment où le parc national des Virunga vient de célébrer ses 87 ans d'existence, nous lançons un appel à la communauté internationale, particulièrement à l'Unesco pour qu'elles exercent des pressions auprès du gouvernement britannique afin qu'il interdise à la société britannique Soco l'exploitation du pétrole dans ce parc national qui fait partie du site du patrimoine mondial de l'Unesco", a déclaré M. Hervé Nsingi de l'ONG Terre verte.

M. Kevin Ndongala de l'ONG Mbanza Pangu a souligné que la même pression doit être exercée auprès du gouvernement congolais pour qu'il résilie le contrat qui autorise l'entreprise Soco l'exploitation pétrolière dans le parc national des Virunga. Pour sa part, Mme Eulalie Bashige, chercheur et expert en environnement et directeur général honoraire de l'Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) a affirmé que l'exploitation du pétrole dans le parc national des Virunga aura, à coup sûr des conséquences négatives sur la faune et la flore de ce parc, avec notamment la disparition de plusieurs espèces animales et végétales du fait de la destruction de l'écosystème du parc national des virunga.

Les inquiétudes de l'Unesco

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Au début du mois d'avril, la directrice général de l'UNESCO, Mme Irina Bokova a exprimé ses inquiétudes face à la dégradation de l'environnement du parc national des Virunga victime à la fois du braconnage, de la déforestation et de l'exploitation pétrolière. « Les nouvelles informations préoccupantes dont les parlementaires belges ont fait état ont été prises en compte dans le rapport sur l'état de conservation du parc qui sera examiné lors de la 36ème session du Comité du patrimoine mondial, du 24 juin au 6 juillet prochains à Saint Petersburg, en Russie », a-t-elle affirmé.

Dans ce rapport, le ministre congolais sortant de l’Environnement, José Endundo est cité comme l'autorité qui a signé le 1er septembre 2011 un certificat d'acceptabilité environnementale autorisant la compagnie britannique SOCO à mener une campagne d'exploration pétrolière dans le parc national des Virunga, classé pourtant au patrimoine de l'Humanité.

Un laboratoire biologique

Situé dans la partie orientale de la RDC, le parc national des Virunga est le plus ancien parc national d'Afrique. Il a été créé par décret royal rendu public le 25 avril 1925. La création de ce parc augurait ainsi le début de la conservation de la nature en Afrique. Le parc national des Virunga a une superficie de 809.000 hectares. Il a été longtemps, le parc national le plus célèbre et le mieux aménagé et le plus fréquenté des parcs nationaux de la RDC, avec le secteur d'Ishango, du Ruwenzori et du Mont Hoyo, il constitue un ensemble de 809 hectares à l'abri desquels les animaux jouissent d'une protection constante et sûre, vivent, se multiplient et meurent, selon les seules lois de la nature.

Avec le parc national de Kahuzi Bienga, dans le sud Kivu, le parc des Virunga sont les derniers refuges des gorilles de plaine et des gorilles des montagnes de la planète. Le parc national des Virunga est en fait un vaste ensemble de plaines herbeuses, rivières grouillantes et massifs aux sommets couverts d'une flore riche et variée, quand ce n'est pas des neiges éternelles attirent chaque année des milliers de visiteurs et touristes. Ses immensités herbeuses qui s'étendent de l'escarpement de Kabasha à la Vitshumbi, sur les rives du lac Edouard, sont fréquentées par une faune d'une variété infinie : des troupeaux de buffles, d’okapis, des girafes, des gorilles de montagnes, des gorilles de plaine, des hippopotames, des lions et d'une variété d'oiseaux.

Aujourd'hui, le parc national des Virunga est considéré comme un véritable laboratoire vivant. Malheureusement aujourd'hui, le parc national des Virunga est menacé par la déforestation, la destruction de sa faune et de sa flore et l'exploration et l’exploitation du pétrole. C'est donc à juste titre que l'Unesco veut sauver ce site merveilleux grâce à un vaste projet de protection et de sauvegarde de ce site du patrimoine mondial dont le rôle dans la lutte contre le changement climatique est reconnu par tous les scientifique du monde.