Cette plus grande salle de spectacle du Sénégal, construite par la Chine, a refusé du monde le weekend dernier, pour la deuxième prestation à Dakar du ballet créé en 1987 par Maurice Béjart, qui s'était produit dans la capitale sénégalaise, il a 36 ans.
Pour ces retrouvailles, trois créations de la compagnie ont été présentées au public : Dionysos suite, Syncope et Boléro.
Dans ce spectacle à trois temps, Béjart Ballet de Lausanne capte l' assistance à la fois par les mouvements de danse au rythme et au tempo invariable ainsi que par la mélodie uniforme et répétitive qui les accompagne.
Dionysos s' ouvre sous les couleurs de la Grèce. Une vingtaine de danseurs envahissent la piste. On découvre la puissance du corps des interprètes, la sensualité du geste à travers le mélange d' une danse à la fois libre, ouverte et harmonisée. Le tout accompagné de mélodie orientale, de flûte, ou de piano.
Syncope est la seconde pièce présentée par le ballet. Là, tout se fait au ralenti, par intermittence. Le corps des danseurs ainsi que la musique qui accompagne cette pièce, s' expriment lentement ou de manière saccadée, avant de reprendre son rythme normal. Une façon d' interpréter le ralentissement de la vie.
"La syncope en musique, c'est un contretemps. En médecine, c' est un arrêt ou un ralentissement du coeur. Cinq à dix secondes de perte de connaissance durant lesquelles notre cerveau peut tout imaginer, tout inventer ou tout revoir",explique le chorégraphe, Gil Roman également directeur artistique de la compagnie depuis la mort de Maurice Béjart.
Enfin, la légendaire pièce, Boléro de Ravel pour bien finir la soirée. Et c' est un magnifique mouvement d' ensemble que les artistes, du haut d' une table, enchaînent des pas de danse. Le Boléro est une musique de ballet créée en 1928 par Maurice Ravel.
De son vrai nom Maurice Berger, Béjart, fondateur de Béjart ballet, est le fils du philosophe Gaston Berger, mulâtre né à Saint-Louis du Sénégal, une ville historique dont l' Université porte son nom.
Béjart entretenait des rapports d' amitié avec le premier président sénégalais Léopold Sédar Senghor et avait installé en 1977 une école de danse à Dakar dénommée Mudra Afrique qui a formé de nombreux danseurs et chorégraphes africains.
