CPI: L’Afrique du Sud auditionnée pour avoir refusé de mettre el-Béchir aux arrêts

Afriquinfos
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La Haye (© Afriquinfos 2017) –La Cour pénale internationale (CPI) a auditionné l’Afrique du Sud sur les raisons de son refus en 2015 d’arrêter sur son sol le président soudanais Omar el-Béchir. Cette audition s’est déroulée ce vendredi 7 avril au cours d’une audience à La Haye.

Les juges de la CPI reprochent à Pretoria d’avoir laissé, à la mi-juin 2015, le président soudanais rentrer chez lui après sa participation à un sommet de l’Union africaine (UA) à Johannesburg alors qu’il est visé par deux mandats d’arrêt internationaux émis par la CPI en 2009 et 2010 pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis au Darfour en proie depuis 2003 à une guerre civile qui a fait 330 000 morts et déplacé 2,5 millions de personnes, selon l’ONU.

Estimant que « l’Afrique du Sud restait dans l’obligation d’arrêter immédiatement Omar el-Béchir s’il entrait sur le territoire sud-africain », la procureure Fatou Bensouda avait dit trouver « approprié » que la CPI « renvoie l’Afrique du Sud » devant le Conseil de sécurité de l’ONU pour d’éventuelles sanctions. C’est certainement dans ce sens que s’est ouverte l’audience du jour. A l’occasion, les juges de la Cour devront décider si l’Afrique du Sud, signataire du Statut de Rome, traité fondateur de la CPI, a manqué à ses obligations en ne procédant pas à l’arrestation d’Omar el-Béchir et à sa remise à la Cour.

Pour sa part, le gouvernement de Pretoria a remis des documents à la Cour, à travers lesquels il révèle s’être retrouvé partagé entre le respect de ses obligations envers la CPI en arrêtant Omar el-Béchir et celui de sa propre législation qui garantit l’immunité présidentielle. Mais il pourrait être situé très bientôt sur son sort dans cette affaire hautement diplomatique et politique.

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Vignikpo Akpéné