Grands Lacs: les minerais de "conflits" constituent une grosse problématique contre la paix

Afriquinfos Editeur
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M. Sinyigaya, qui s'exprimait dans le cadre des cérémonies d' ouverture de la 5ème réunion du Comité Régional de "lutte contre l' exploitation illégale des ressources naturelles" de la CIRGL, a précisé que comme cela a été réaffirmé lors du sommet spécial des chefs d'Etat et de gouvernement le 15 décembre 2010 à Lusaka ( Zambie), le comité régional de la CIRGL contre l'exploitation illégale des ressources minérales s'est engagée à lutter efficacement contre l'exploitation illégale de la Colombo- tantalite, de la cassitérite, de la Wolframite et de l'or.

Le but ultime de ce projet, a poursuivi M. Sinyigaya, est celui de "couper le lien" entre le financement des groupes armés présent dans cette sous-région africaine et les ressources naturelles locales.

Tout ce qu'on fait dans le domaine de la traçabilité des minerais, a-t-il souligné, c'est pour s'assurer que les minerais " versés sur le marché international", ne sont pas "des minerais de sang ou de conflits".

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"Nous ne voudrions pas que les richesses naturelles de cette région puissent continuer à financer les malfaiteurs auteurs de l' instabilité de la région", a-t-il martelé en substance l'expert en Démocratie et Bonne Gouvernance à la CIRGL.

Ainsi donc, la traçabilité, a-t-il noté, pourra "nous aider à séparer "le bon grain de l'ivraie". On devra savoir quel minerai est "sale" et le séparer de celui qui est propre, a dit M. Sinyigaya.

Prié de citer les pays de la sous-région africaine des Grands Lacs abritant des minerais dits de "sang", l'expert de la CIRGL s' est limité à indiquer que dans un rapport publié en 2009 par le groupe des experts des Nations unies, "on a montré un réseau global".

Il s'est gardé de rappeler les détails de ce rapport à cause des controverses qu'il a suscités à l'époque de la publication. Cependant, a-t-il ajouté, presque tous les pays de la sous-région, probablement à des degrés différents, sont concernés.

A en croire l'expert de la CIRGL, si les choses restent en l' état actuel avec une confusion entre les minerais "sales" et ceux "propres" dans cette sous-région, le risque est de "se retrouver en train de soutenir les forces négatives de la région "en achetant les produits dont ils se servent pour s'approvisionner en armes et munitions. De la sorte, a affirmé l'expert, "les forces négatives pourraient continuer à déstabiliser la région avec les moyens de la région".

A titre de perspective, selon la même source, la CIRGL, en collaboration avec ses partenaires, projette de mettre en place " un laboratoire analytique des empreintes minières" en vue d'aider les Etats de la région à identifier l'origine de tel ou tel autre minerai selectionné(Cassitérite, or,wolframite, coltan, etc.).

Ce laboratoire, a-t-il fait remarquer, pourrait servir d'appui dans l'analyse du concept préliminaire du mécanisme "d'alerte préventive" pour lutter contre le commerce illicite des minerais au sein de la sous-région.