A l'issue de son entretien à Bruxelles avec Léo D'aes, directeur du ministre belge des Affaires étrangères pour les affaires africaines, il a condamné "toutes les formes de violences " et demandé aux parties impliquées, le Parti pour la reconstruction et le développment (PPRD), parti du président sortant congolais Joseph Kabila, et l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), de l'opposant Etienne Tshisekedi, d'en revenir à "des actions dignes de l'image" à offrir aux investisseurs.
"Sans la paix, il n'y aura pas de prospérité pour notre population déjà fort appauvrie", a dit le révérend Moka, exilé en Belgique depuis sept ans.
Il a souhaité qu'une enquête "sérieuse soit immédiatement diligentée pour connaître les raisons de ces violences qui ont entraîné la mort d'hommes".
Le révérend Moka a attribué les tensions actuelles à Kinshasa à "un fossé béant" entre l'évaluation de la Mission des Nations Unies au Congo (Monusco), de l'Europe et de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) d'une part et celle de l'opposition de l'autre part" sur la tricherie électorale.
Il a mis l'accent sur "une logique de dialogue et de diplomatie secrète que de violence contre les institutions de la CENI".
Il a donc appelé à la signature d'un code de bonne conduite et à un soutien logistique aux candidats de l'opposition ou indépendants à la présidence.
Le révérend Moka a mis en garde contre le risque de la RDCongo de se diriger vers une autre Côte d'Ivoire. Il a estimé que les résultats du prochain scrutin présidentiel seraient "âprement contestés par l'opposition qui ne croit plus en la transparence, ni en la neutralité du président de la CENI, Ngoy Mulunda".
"Le prochain vote sera principalement tribal et non pas basé sur la qualité des candidats ou de leur programme. Le scénario de la division Ouest (Lingala) et Est (Swahili) se reproduira comme en 2006 et il faudra à nouveau un schéma d'une formule préservant l'unité du pays", a déclaré le révérend Moka.
Le révérend Moka, qui se prépare à retourner ce week-end à Kinshasa pour déposer sa candidature à la présidentielle auprès de la CENI, a réaffirmé à cette occasion ses trois axes de campagne à savoir la création d'un tribunal pénal international pour la RDCongo et d'une commission de paix, justice, vérité et reconciliation, la mise sur pied de la commission anti-corruption la plus puissante de l'histoire africaine post coloniale, ainsi qu'un plan Marshall de 100 milliards de dollars sur 25 ans.
