L’étiage du fleuve Congo perturbe la fourniture de l’électricité à travers le pays

Afriquinfos Editeur
4 Min de Lecture

Cet étiage « sévère » a une incidence sur la production hydroélectrique caractérisée par une baisse de production d’énergie, a dit le directeur chef du site d'Inga à la Société nationale d'électricité (SNEL), Mbuyi Tshimpanga. Cette production est limitée à plus ou moins 350 MW contre 800 à 900 Mw actuellement.

D'après la relevée à la mise d'eau du canal d'amenée, les aménagements hydroélectriques d'Inga de janvier à décembre, le débit du fleuve en temps normal est de 81,520 m3/s, soit le quart de la quantité d'eau requise en amont. Le fleuve s'est étié de son lit sur une distance d'environ 5 Km.

Cette situation est qualifiée de catastrophe naturelle du fait qu'au barrage d'Inga I, trois machines sont disponibles sur un total de 6 machines, selon le directeur Henri Kimbanzi. Cependant, à cause de l'étiage, la capacité de production de chaque machine ( 58,4 MW) a été réduite à seulement 4 MW.

- Advertisement -

Les trois machines d'Inga I produisent donc seulement 12 MW au lieu de 175,5 MW, tandis qu'au barrage d'Inga II, deux machines sont en service et produisent 140 à 160 MW, soit quelques 300 MW sur une capacité installée de 1424 MW, a indiqué le directeur de la Centrale d'Inga II, Claude Lubuma à la presse conviée à constater ce déficit lundi dernier sur place, dans le Bas-Congo ( Ouest).

Face à cette situation, la SNEL est mise dans l'incapacité d' accroître la production car devant en même temps garantir la sécurité des installations. Selon le directeur Mbuyi, toute augmentation de puissance peut entraîner l'arrêt des machines et une coupure généralisée de l'électricité sur l'ensemble des villes desservies par le barrage d'Inga.

Pour ne pas en arriver là, l'équipe d'Inga développe une gestion rationnelle des eaux du fleuve qui sont canalisées vers les machines en service afin de continuer à fournir l'électricité à la population congolaise, a fait remarquer le directeur d'Inga Mbuyi Tshimpanga.

D'après les statistiques de la SNEL, les besoins en énergie électrique de la ville de Kinshasa oscillent entre 400 et 500 MW. Cette demande est loin d'être satisfaite par Inga qui produit actuellement plus ou moins 350 MW et envoie sur Kinshasa 200 à 250 MW. Les machines ne vont par s'arrêter, a rassuré le responsable de la SNEL Inga.

La province du Katanga continue de recevoir de l'énergie au départ d'Inga à travers une ligne à courant continu Inga-Kolwezi (1.740 Km) qui transportait 500 MW avant l'étiage sur une capacité de transfert d'électricité de 1120 MW.

Actuellement, la ligne transporte 38 MW au lieu de 100 à 150 MW pour desservir tant soit peu les industries locales et la population du Katanga. Toutefois, la station de conversion d'Inga qui envoie l'énergie en continu au Katanga bénéficie déjà d'un programme de réhabilitation grâce à l'apport de la Multinationale ABB.

Le suivi de l'étiage et les actions de réhabilitation des centrales d'Inga s'inscrivent dans le cadre du programme d'extrême urgence lancé par le gouvernement. Ce dernier pour lequel la SNEL a réunit des moyens, vise l'amélioration de la distribution de l’électricité dans la ville de Kinshasa.

Par ailleurs, le directeur du site d'Inga a rassuré la population congolaise que la SNEL est capable de recourir aux moyens plus coûteux pour poursuivre la distribution de l’électricité.