Adama Sagnon était procureur sous le président déchu Blaise Compaoré. Dès qu'ils ont appris la nomination de ce magistrat à la tête de leur ministère, des acteurs du milieu de la culture ont manifesté pour marquer leur désapprobation. A leurs yeux, l’ancien procureur du Faso, fait partie de ceux qui ont contribué à enterrer le dossier Norbert Zongo , journaliste d’investigation qui enquêtait sur le meurtre d’un chauffeur de François Compaoré, le frère de l’ex-président, tué en compagnie de trois de ses compagnons. Les acteurs culturels estiment qu’il ne présente pas le profil de l'emploi. Ils ont donc réclamé son départ de l'exécutif.
Le concerné aurait compris la volonté des artistes. Dans une lettre envoyée au Premier ministre ce mardi, il écrit. « Ayant à l'esprit les hautes missions qui vous sont dévolues, lesquelles mettent le peuple au centre de vos préoccupations, poursuit-il, je vous saurai gré d'accepter ma démission au nom de l'intérêt supérieur de la Nation, la cohésion sociale au sein du ministère de la Culture et du Tourisme ainsi que de la solidarité gouvernementale ». D'après le porte-parole du gouvernement, « la démission a été acceptée ». Un nouveau nom sera proposé après échange avec les différents acteurs pour trouver une personne répondant aux critères mentionnés par la charte de transition. « Ce sera fait dans les délais les plus brefs possible », promet le ministre de la communication, Frédéric Nikièma.
La mort de Norbert Zongo, journaliste d’investigation qualifié d’incorruptible, avait suscité un scandale et d’importantes manifestations populaires au Burkina Faso, faisant vaciller un temps le régime Compaoré.
P. Amah
