A cet effet, un grand pas vient d’être franchi sur les circonstances de la disparition tragique de l’ancien Chef d’Etat, le 15 octobre 1987. Dans le cadre de l’enquête sur le mystère des tombeaux dans lesquels, le panafricaniste et certains de ses camarades ont été enterrés, des tombes sont ouvertes afin de procéder à des tests ADN sur les corps.
Depuis hier lundi, les experts sous escorte des forces de l’ordre ont ordonné l’exhumation des corps. Au total 13 tombeaux (Le Capitaine Sankara serait enterré dans un cimetière avec ses camarades) sont ouverts.
Des prélèvements sont faits sur les ossements et les restes des vêtements. L’analyse ADN devra dans les jours à venir, permettre de savoir la vérité. Si cette avancée dans le dossier très gênant pour nombre de pays et de puissances étrangères devrait réjouir la veuve de l’ancien homme d’Etat burkinabé, elle devrait contenir son émotion. Elle doit attendre les résultats des analyses.
Si elles s’avéraient positives, une autopsie sera menée afin d’examiner les circonstances dans lesquelles Thomas Sankara et ses camarades ont été assassinés.
28 ans après, les Burkinabé ont rendez-vous avec l’histoire. Celle de la manifestation de la vérité sur le coup d’Etat qui hante toujours la vie politique. Thomas Sankara et ses compagnons ont été enterrés sans aucun membre de leurs familles n’y assiste. Les autorités burkinabé de l’époque ont inhumé les corps dans la plus grande discrétion totale. Ce qui n’a pas, depuis ces longues années, dissipé des doutes sur les tombeaux. Les Burkinabé surtout la famille du défunt président qui a multiplié des saisines des cours de justice nationale et internationale a cru à une farce de l’ex-Chef d’Etat déchu Blaise Compaoré, frère d’arme de Thomas Sankara.
Il faut rappeler que la justice militaire a été saisie et des auditions sont menées. Aussi, certains “sankaristes” surfent-ils déjà sur l’enquête pour se présenter à la prochaine élection présidentielle.
Anani GALLEY
