Burkina Faso : Cap sur une nouvelle transition, cette fois-ci armée

Afriquinfos Editeur
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Les faits remontent à l’après-midi du 16 septembre où des membres du RSP, garde présidentielle du  Burkina, ont investi en milieu d’après-midi le palais de Kosyam, siège de la présidence à Ouagadougou. Les militaires ont fait irruption en plein Conseil des ministres et ont désarmé les soldats en faction sur les lieux, confisqué les téléphones des ministres et fermé le portail du palais.

Derrière les intentions, une volonté de mettre la main sur le pouvoir !!

Tout a vite dégénéré. Le président de transition, Michel Kafando, et son Premier ministre Isaac Zida, ainsi que plusieurs membres du gouvernement, notamment  le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale, Pr Augustin Loada et le ministre de l’Habitat de l’Urbanisme René Bagoro, ont été pris en otage.

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La télévision nationale est encerclée ainsi que certaines chaînes privées qui ont vu leur signal coupé. La tension a atteint un pic peu après 19h30, lorsque des manifestants sont descendus dans les rues en direction du Palais présidentiel, sur appel du «Balai citoyen» (fer de lance du mouvement qui a conduit à la chute de Blaise Compaoré). Le mouvement a lancé un appel sur les réseaux sociaux pour contrer ce qu’il qualifie de «coup d'Etat». Très vite, les manifestants ont été dispersés  par les membres du RSP qui ont tiré des coups de feu en l’air pour leur faire rebrousser chemin.

Face à la tension extrême, les réactions n’ont pas tardé à fuser. Dans un communiqué, Cherif Sy, le président du Conseil national de transition (CNT), a dénoncé  une «prise d’otage» et déclaré que «la nation est en danger».

« C’est un coup de poignard dans le dos de la démocratie burkinabè et également un coup de poignard pour tous les Africains qui espéraient de cette démocratie », a réagi à son tour Me Benwende Sankara, président de l’Union pour la renaissance-Parti sankariste (UNIR-PS), candidat à la présidentielle d’octobre prochain.

De son côté, la communauté internationale, notamment l'Union africaine, la CEDEAO et les Nations Unies «ont exigé la libération immédiate et inconditionnelle des otages», dans un communiqué commun rendu public dans la soirée. Par la voix du ministère des Affaires étrangères, la France a également réagi en condamnant «fermement tout usage de la force». Tous ont dénoncé cet acte qu’on pouvait qualifier de «coup d’Etat».

Larissa AGBENOU