Burkina Faso : Une marche meeting nationale de la CCVC le 26 mai prochain

Afriquinfos Editeur
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Le gouvernement du Premier ministre Tiao, rappelle-t-on, a pris fonction dans un contexte de crise ouverte sans précédent dans l'histoire du Burkina Faso où les élèves, les étudiants et les forces de défense et de sécurité se sont insurgés contre les institutions de la république et la vie chère.

Affichant une volonté de trouver des solutions à la crise, le Premier ministre avait à l'époque pris des mesures tendant à apaiser le climat social et à instaurer le dialogue. Ainsi, des mesures d'urgence telles que l'annulation de la Taxe sur le développement communal (TDC), la réduction des prix de produits de grande consommation tels le riz, le sucre, l'huile ont été prises pour soulager les populations.

Dans le même temps, le gouvernement dit de "crise" initiait des rencontres avec la société civile, les syndicats, les élèves et étudiants, ainsi que les forces de défense et de sécurité pour faire baisser la tension.

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L'augmentation du prix du litre d'essence de 50 FCFA le 2 avril dernier, soit une hausse générale de 7% sur les prix des hydrocarbures a sans nul doute fait monter le mercure au niveau des organisations de la société civile et de la coalition contre la vie chère.

Face à cette situation, la Coalition nationale contre la vie chère (CCVC) a organisé une conférence de presse, le lundi 7 mai 2012 à Ouagadougou pour informer l'opinion publique sur les mesures qu'elle entreprendra contre la récente augmentation des prix des hydrocarbures.

La CCVC dit ne pas comprendre le gouvernement de Tiao qui reconnaît que le Burkina doit faire face à une crise alimentaire cette année en raison de la mauvaise pluviométrie et cette augmentation du prix des hydrocarbures. Elle entend par l'organisation de cette marche meeting se faire "sérieusement" entendre.

Car toute hausse du prix des hydrocarbures a une incidence directe et déterminante sur le coût de tous les produits de consommation et des services. Déjà, les sociétés de transport ont augmenté de 33% le prix de trafic interurbain et de 25% le prix de la course à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso (deuxième ville).

Pour le vice-président de la Coalition, Chrysogone Zougmoré, le silence de  son organisation depuis un certain temps correspondait au temps de grâce accordé au Premier ministre, Luc Adolphe Tiao et ce temps de grâce qui a duré un an est fini.

La CCVC a qualifié les mesures prises par le gouvernement Tiao de "très timides", car ne pouvant pas avoir une incidence significative sur le coût de la vie parce que la baisse des prix des produits de première nécessité n'était pas respectée par les commerçants.

Pour la CCVC, le gouvernement en procédant à l'augmentation des prix des hydrocarbures vient d'annihiler les "récentes et timides" augmentations de salaire de 5% pour les travailleurs du secteur public.

Dénonçant "l'opacité entretenue" et collusion coupable entre le pouvoir et les milieux d'affaires sur la structure des prix des hydrocarbures, la CCVC exige une révision consensuelle.

La CCVC qui dit avoir fait des propositions à cet effet au gouvernement depuis 2006, met aussi le doigt sur la réduction des taxes sur les produits pétroliers et surtout la réduction de la marge bénéficiaire de tous ceux qui interviennent depuis l'approvisionnement jusqu'à la distribution.

Au regard du renchérissement du coût de la vie, de la stagnation du pouvoir d'achat des populations, de l'anarchie dans la fixation des prix des produits de grande consommation, la coalition exige du gouvernement l'instauration de structure de contrôle de prix.