Burkina Faso : Deux hommes armés s’autoproclament à la tête du gouvernement

Afriquinfos Editeur
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Avant que le lieutenant-colonel Zida ne fasse sa déclaration officielle aux environs de deux heures GMT ce samedi, des sources militaires avaient confié que les tractations au sein de l’appareil militaire et avec les organisations de la société civile, ont fait basculer les choses en faveur du lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida, en lieu et place du Gal Nabéré Honoré Traoré que la foule a clairement rejeté au cours de la journée.

Le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida était précédemment adjoint du colonel Boureima Kéré, commandant du Régiment de sécurité présidentielle. On le dit proche du général Gilbert Diendéré, chef d’Etat-major particulier du président  et du général à la retraite, Lougué Kouamé, que les populations n’ont pas cessé de réclamer comme chef de la transition et qui a décliné l’offre.

 « A tous les artisans de notre victoire commune, à quelque niveau que ce soit, je lance un appel pour qu’ils restent mobilisés et engagés dans le cadre du processus de transition démocratique. A la jeunesse du Burkina Faso, qui a payé un lourd tribut pour le changement, je veux la rassurer que ses aspirations au changement démocratique ne seront ni trahies ni déçues », a cité le  lieutenant-colonel Yacouba Zida. Avant d’ajouter : « la constitution est dissoute ».

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D'un côté le chef d'état major, le général Traoré, qui a constaté la vacance du pouvoir et annoncé dans l'après-midi du vendredi qu'il «assumera» désormais «les responsabilités de chef de l'Etat » sans donner plus de précision.

De l'autre le lieutenant-colonel Zida, porte-parole de l'armée burkinabè, et commandant adjoint du Régiment de sécurité présidentielle s'exprimant, un peu plus tard annonçant la dissolution de la Constitution de 1991, et affirmant qu'un organe de transition sera mis en place en accord avec toutes les forces vives de la nation et promet un retour à la normalité constitutionnelle au plus vite. L'opposition de son coté est catégorique: pas question pour elle de laisser le champ libre à l'armée. 

 Larissa AGBENOU