Burkina Faso : Comment la France a participé au départ de Blaise Compaoré

Afriquinfos Editeur
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"Dès le début de cette crise, la France a joué son rôle et mis en garde" Blaise Compaoré, a déclaré M. Hollande, en soulignant lui avoir conseillé par écrit «de ne pas engager la révision de la Constitution» pour se maintenir au pouvoir après 27 ans de règne. Sans apporter de détails, le président français a fait savoir que la France avait fait en sorte que « l'évacuation de Blaise Compaoré puisse se faire sans drame », mais n’était pas directement impliqué. Après les premières manifestations populaires et la dégradation de la situation la semaine dernière, "j'ai fait une déclaration vendredi demandant à Blaise Compaoré de prendre les bonnes décisions, c'est-à-dire de partir. C'est ce qu'il a fait dans les heures qui ont suivi", a ajouté M. Hollande.

 Selon certaines sources diplomatiques, Blaise Compaoré était déjà en contact avec les autorités françaises lorsqu’il quittait le palais de Kosyam le 31 octobre. Il prend la direction de Pô, dans un convoi de 28 véhicules civils, sous escorte militaire. Il n'aura cependant jamais le temps d'atteindre son fief du sud, une grande foule l’y attendait.

 Un long périple se prépare ensuite jusqu'à Yamoussoukro. Une opération menée sous la houlette de la France. Un hélicoptère français est envoyé sur les lieux. L'ancien président est ainsi héliporté vers Fada Gourma, à une centaine de kilomètres à l'est du Burkina. Là, une piste d'atterrissage a permis à un avion venu de Côte d'Ivoire de se poser. Le groupe embarque à son bord et décolle en direction de Yamoussoukro, où il arrive en fin d'après-midi.

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Le Burkina abrite une importante communauté étrangère (environ 3.500 Français résidents au Burkina Faso), et une quarantaine de filiales d'entreprises françaises y sont présentes dans la plupart des secteurs de l'économie. Par ailleurs, le Burkina Faso est une pièce importante dans le dispositif Barkhane de lutte antiterroriste au Sahel. La France dispose d'une centaine d'hommes des forces spéciales, dotés d'hélicoptères, sur le sol burkinabè.

L'ex chef de l'État burkinabè réside désormais à l'hôtel Président de Yamoussoukro, avec son épouse.

 L. AGBENOU