Burkina Faso : Blanchiment technique de l’année académique 2011-2012

Afriquinfos Editeur
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Pour rendre effectif le blanchiment technique, M. Tiao a indiqué qu'un décret portant blanchiment technique de l'année universitaire 2011-2012 pour certains étudiants de l'université de Ouagadougou a été pris en Conseil des ministres le 27 mars 2013.

A ce titre, les ministres des Enseignements secondaire et supérieur et de l'Economie et des Finances ont été invités à prendre un arrêté définissant les conditions de paiement des appuis financiers.

Il en est de même du président de l'université de Ouagadougou qui a été aussi invité à autoriser la conservation des acquis pédagogiques de l'année 2011-2012 et l'inscription au titre de 2012-2013.

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Expliquant le maintien du bénéfice de l'appui financier, le Premier ministre a insisté sur la reconduction pour 2012-2013 des appuis financiers acquis au titre de l'année 2011-2012 à tous les étudiants concernés par le blanchiment technique.

Il en est de même du paiement des appuis financiers au titre de l'année 2011-2012 à tous les étudiants qui viennent de finir l'année 2010-2011 et qui, au regard de leurs résultats, peuvent y prétendre.

Le coût financier supplémentaire nécessaire pour le paiement de ces appuis financiers est évalué à 710 millions de F CFA.

Parmi les principales causes de la situation qui prévaut à l'université de Ouagadougou, M. Tiao a cité l'insuffisance des infrastructures au regard de l'augmentation rapide des effectifs, les insuffisances dans la mise en oeuvre de la réforme Licence- Master-Doctorat (LMD), les questions de gouvernance académique, administrative et financière et les interruptions des activités académiques du fait des grèves et autres mouvements de débrayages des étudiants et/ou enseignants.

Selon M. Tiao, la seule mesure de blanchiment technique ne peut donc permettre de revenir à un déroulement normal des années universitaires si d'autres mesures ne sont pas prises. Il s'agit notamment dans le courant de l'année 2013 de parachever tous les chantiers en cours, de faire le bilan de l'application de la réforme LMD dans les universités, d'organiser les états généraux de l'enseignement supérieur et d'achever le recrutement des 85 enseignants.

Au-delà de ces mesures urgentes et en attendant les résultats des Etats généraux prévus en mai 2013, le Premier ministre a pris l'engagement de poursuivre l'effort d'investissement en rendant disponible des infrastructures supplémentaires de moyennes capacités (300 ou 500 places) pour usage de travaux dirigés (TD) dans les universités de Ouagadougou, Bobo-Dioulasso et Koudougou.

Il s'agit également de renforcer les infrastructures dans les centre universitaires polytechniques de Fada N'Gourma, Ouahigouya, Dédougou et bientôt Gaoua et de renouveler le recrutement de 85 nouveaux enseignants au profit des Universités.

Pour ce faire, il a appelé les acteurs concernés à s'impliquer ardemment et à privilégier le dialogue, seule voie de sortie de crise, sinon les mesures prises n'auront pas d'effets dans le sens du règlement de la crise universitaire.

Selon les statistiques, au titre de l'année 2012, près de 169 milliards de F CFA ont été consacrés à l'enseignement de base, soit 16 % du budget national au secteur de l'éducation.

Pour cette année scolaire 2011-2012, le pays a enregistré 470 288 nouveaux élèves au CPI, 2 853 nouveaux enseignants recrutés et 749 nouvelles écoles ouvertes. Au total, le taux brut de scolarisation est passé de 77,6% en 2010-2011 à 79,6% en 2011-2012.

Le taux de réussite au BEPC est de 52,16% en 2012 contre 30, 64% en 2011. Le Baccalauréat par contre, a enregistré une baisse de performance avec un taux de succès de 38,38 % en 2012 contre 40, 81 en 2011.

En ce qui concerne l'enseignement supérieur, qui s'est élargi en 2012 de l'ouverture du Centre universitaire de Dédougou, les effectifs des étudiants sont passés de 60 998 en 2010-2011 à 68 796 (dont 22 434 filles) en 2011-2012, soit une croissance de 13%.

 Le système d'enseignement supérieur au Burkina enregistre ces derniers temps des années universitaires dont le déroulement est en décalage par rapport au cycle normal connu auparavant à savoir d'octobre-novembre à juin-juillet.

Ces décalages, particulièrement dans certaines unités de formation et de recherche à l'université de Ouagadougou, rappelle- t-on, ont entrainé pour certaines promotions (10.000 étudiants) un chevauchement des années universitaires depuis 2010.