Madagascar : démission de la ministre de la Décentralisation après passation de service avec l’ancien ministre

Afriquinfos Editeur
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Ruffine Tsiranana, qui est venue assister mercredi dans l'après-midi à la place Magro, au centre ville d'Antananarivo, la capitale malgache, au rassemblement des mouvances de l'opposition, à savoir celle de la mouvance de Marc Ravalomanana et de Zafy Albert, tous les deux des anciens présidents malgaches, s'est déclarée devant la foule, avoir été trompée sur son intégration à l'équipe gouvernementale.

"Me voilà ici. J'ai démissionné de mon poste de ministre après avoir été tenue au courant de la situation. Je ne me retire pas de la mouvance Ravalomanana", a-t-elle martelé, citée jeudi par le journal l'Express.

Ces mouvances contestent le nouveau gouvernement mis en place le lundi dernier par le Premier Ministre de consensus Omer Beriziky et le président de la Haute Autorité de Transition (HAT) malgache, Andry Rajoelina, car d'après le chef de la délégation de la mouvance Ravalomanana, Mamy Rakotoarivelo, "ce gouvernement ne respecte pas l'équilibre de répartition des postes".

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Notons que lors du premier Conseil des ministres de ce gouvernement qui s'est tenu mercredi soir au palais d'Iavoloha, dans la périphérie sud de la capitale, les cinq ministres de la mouvance Ravalomanana, qui étaient absents lors de la cérémonie de présentation officielle du lundi, étaient également manquants à l'appel de Andry Rajoelina ce jour-là.

De plus, les deux autres nommés venant de la mouvance Ravalomanana et présents lors de la cérémonie officielle de lundi à savoir, le vice-Premier ministre chargé de l'Economie et de l'industrie, Pierrot Botozaza, et le ministre de la Décentralisation, Ruffine Tsiranana, la soi-disant démissionnaire, n'ont pas assisté au premier Conseil des Ministres du mercredi.
 

De son côté, le premier ministre de consensus tient encore ses paroles en indiquant qu'un délai est donné aux absents et passé ce délai, une décision sera prise car nous devons avancer, la vie de la Nation et celles des 20 millions de Malgaches ne peut plus attendre.
 

Rappelons qu'une feuille de route pour la sortie de crise a été signée le 17 septembre dernier. Le document cadre de sa mise en œuvre précise la nomination des membres du gouvernement afin de mettre en place les conditions nécessaires pour des élections crédibles, justes et transparentes. La prochaine étape sera la nomination des membres du parlement de transition.

Madagascar est en crise politique depuis décembre 2008. Andry rajoelina, qui n'a pas accepté la fermeture de sa station radio, s'est manifesté contre le régime de Ravalomanana et dirigé des manifestations de rues pendant presque trois mois. M. Ravalomanana a ensuite cédé et s'est exilé en Afrique du Sud depuis la prise de pouvoir de M. Rajoelina, le 17 mars 2009.