Madagascar : accouchement difficile pour le gouvernement d’union nationale

Afriquinfos Editeur
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Jusqu'à jeudi soir, aucune communication officielle de la Présidence de la Haute autorité de la transition (HAT) malgache n'a fait état de la tenue d'une cérémonie de présentation et de nomination des membres du nouveau gouvernement de consensus.

"Rien n'est à signaler pour l'instant", selon un membre de la cellule de communication de la Présidence de la transition, joint au téléphone.

Le document cadre de mise en oeuvre de la feuille de route pour une sortie de crise prévoit la formation du nouveau gouvernement le 17 novembre, date butoir qui semble être de plus en plus difficile à respecter étant donné que les mouvances des anciens présidents Zafy Albert et Marc Ravalomanana ainsi que le parti Monima-Uamad de l'ancien Premier ministre Monja Roindefo ont décidé d'un commun accord de se retirer du processus de nomination de ces membres du gouvernement.

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Le Premier ministre de consensus Omer Beriziky s'est entretenu avec ces mouvances de l'opposition jeudi après-midi, au domicile de l'ancien président Zafy Albert sans qu'aucune information n'ait filtré à l'issue de la rencontre.

"On a juste demandé de plus amples informations au Premier ministre sur la nomination des membres du gouvernement. Ce qui nous indigne le plus, c'est qu'on n'a même pas daigné à nous consulter dans ce processus. C'est l'ambassadeur de l'Afrique du Sud Mokgheti Monaissa qui m'a téléphoné vers 15 heures pour m'annoncer le nombre de sièges que notre mouvance a obtenu. Situation qui nous semble assez incongrue et nous a incité à suspendre notre participation à ce gouvernement", a expliqué le chef de délégation de la mouvance Ravalomanana, Mamy Rakotoarivelo.

Vraisemblablement, le président de la HAT Andry Rajoelina ainsi que le Premier ministre Omer Beriziky vont quand même procéder à la nomination des membres du nouveau gouvernement malgré la défection de l'opposition. L'opposition anticipe cet éventuel forcing en annonçant que "ce serait une fois de plus une décision unilatérale".

A part la nomination des membres du gouvernement, le document cadre de mise en oeuvre de la feuille de route prévoit la nomination des membres du Parlement de la transition avant le 30 novembre.

La crise politique malgache remonte à la fin de 2008 où Andry Rajoelia, maire d'Antananarivo de l'époque, a déclenché une vague de manifestations contre le président Marc Ravalomanana. En mars 2009, ce dernier a été contraint de céder le pouvoir et de s'exiler à l'étranger après que l'armée eut choisi le camp d’Andry Rajoelina, devenu ensuite le président de la HAT.