Madagascar : arrivée d’une délégation de la SADC

Afriquinfos Editeur
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La première vague, qui est arrivée dimanche à Antananarivo, capitale de Madagascar, est une équipe technique qui va préparer l'arrivée des ministres de la Troïka, un organe chargé de la coopération en matière de politique, de défense et de sécurité de la SADC. Cette équipe technique est composée de douze personnalités. Les vagues suivantes sont prévues d'arriver successivement lundi et mardi, tandis que les ministres de la Troïka sont attendus mercredi.

L'arrivée de la SADC dans le pays crée un suspens entre d'une part la Haute autorité de la transition (HAT) présidée par Andry Rajoelina, qui est au pouvoir, et d'autre part les mouvances des trois anciens présidents Marc Ravalomanana, Didier Ratsiraka et Albert Zafy, qui sont dans l'opposition. Les deux camps protagonistes attendent impatiemment si cette mission à Madagascar va se terminer vendredi prochain à la signature de la feuille de route ou non.

Du côté du pouvoir, la ministre malgache des Affaires étrangères, Yvette Sylla, a indiqué que cette mission technique "consultera les entités politiques et puis formulera ses recommandations à la mission ministérielle".

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"La lettre que la SADC nous a adressée précise la signature de la feuille de route le 16 septembre. L'heure du rendez-vous a été fixée entre 16 heures et 18 heures, selon le programme officiel", a-t-elle précisé.

En outre, les groupements politiques qui ont paraphé la feuille de route de la SADC, le 9 mars 2011 à Antananarivo, ont déclaré le 5 septembre dernier à l'issue de leur réunion avec M. Andry Rajoelina, qu'ils vont signer la feuille de route à leur manière si la mission de la SADC ne se terminera pas à cette signature le 16 septembre.  

Du côté de l'opposition, le Dr Emmanuel Rakotovahiny de la mouvance Zafy Albert a dit que l'arrivée de la SADC leur est convenable. "Il faut que les Malgaches laissent de côté leur ego et viennent s'asseoir autour d'une table pour discuter et trouver une issue à la crise".

Midi Madagascar, un journal appartenant à un membre des trois mouvances, a rendu public dans son édition lundi que la délégation de la SADC est arrivée à Madagascar pour une médiation mais non signature.

Une lettre du secrétaire exécutif de la SADC, Tomaz Salomao, indique que cette mission ministérielle de la Troïka va évaluer la situation générale à Madagascar dans les domaines politique, social et sécuritaire et finaliser et faire signer la feuille de route, ainsi que mettre en place le bureau de liaison permanente de la SADC en collaboration avec le système des Nations unies.

D'ailleurs, l'ambassadeur sud-africain à Madagascar, Monaisa Moghketi, a expliqué que "la mission est là pour écouter la position de toutes les entités politiques malgaches concernant la feuille de route et de les aider à trouver un accord entre eux. La SADC va se retirer après pour que les malgaches trouvent une entente entre eux, mais elle va revenir ensuite pour finaliser le processus. Nous souhaitons un accord à l'issue de la mission de la Troïka. Si c'est possible, il y aura signature de la feuille de route".

La crise politique à Madagascar a débuté en décembre 2008, entre M. Rajoelina, maire

d'Antananarivo de l'époque, et Marc Ravalomanana, président de la république du 2002 à 2009. Ce dernier s'est exilé au Swaziland le 25 mars 2009, puis en Afrique du Sud après avoir remis le 17 mars 2009 ses pouvoirs à un directoire militaire qui a transféré à Rajoelina la présidence du pays quelques heures après.

Malgré des accords déjà conclus en août 2009 et beaucoup de réunions tenues à Madagascar et dans d'autres pays pour résoudre la crise, la HAT et les trois mouvances n'arrivent pas à se mettre d'accord pour terminer la crise politique.