Rajoelina appelle les groupements politiques à signer la feuille de route sans attendre la SADC

Afriquinfos Editeur
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« L'attente a ses limites et Madagascar a sa souveraineté. La SADC nous a fait attendre et jusqu'à maintenant on l'attend toujours. Nous ne pouvons plus attendre la SADC, parce que les Malgaches ont déjà attendu pendant deux ans et demie », a dit Rajoelina lors d'une conférence de presse tenue au palais d'Etat d' Ambohitsorohitra.

Il a expliqué qu'une demande a été déjà envoyée à la SADC pour annoncer la date de la signature de la feuille de route avant le 31 août 2011. « Suite au paraphe tenu le 9 mars 2011 au Centre de conférence international d'Ivato, les Malgaches ont attendu impatiemment la date officielle de la signature de la feuille de route pendant six mois ».

Rajoelina, 37 ans, a exprimé qu'il a déjà accepté et appliqué le fruit de la négociation et la médiation menée par la SADC, et a toujours fait des concessions pour résoudre les problèmes politiques dans le pays, même si Madagascar a déjà sa Constitution approuvée par le référendum tenu le 17 novembre 2010.

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« J'ai constaté que la situation socio-économique à Madagascar a payé cher pour cette médiation. Et je constate la difficulté vécue des opérateurs économiques ainsi que les simples citoyens malgaches », a-t-il argumenté.

« Parce que cette feuille de route est très importante pour la plupart des groupements politiques qui l'ont paraphée, j'ai pris une décision après mûre réflexion et moult consultation, pour une stabilité politique, et surtout pour l'intérêt supérieur de la nation, je lance un appel à eux d'avancer incessamment à la signature de la feuille de route amendée version soutenue et expliquée par le secrétaire exécutif de la SADC, Dr Tomas Salomao. On va appliquer tout de suite l'application du détail de cette feuille de route après la signature.

En expliquant que cette dernière signature va clôturer toute médiation et négociation dans le pays et permet aux politiciens malgaches de se concentrer aux élections, Rajoelina a ajouté que ce sont les signataires qui vont décider de la date et les genres des élections à faire.

« Je suis convaincu que seules les élections peuvent sortir Madagascar de cette crise politique mais il faut que ces élections soient transparentes, crédibles et acceptées par la plupart des protagonistes de la crise. »

Madagascar vit dans une crise politique depuis fin 2008. Des manifestations massives conduites par M. Rajoelina, maire d’Antananarivo de l'époque, ont fini par la chute du président Marc Ravalomanana. Le 25 mars 2009, ce dernier s'est exilé au Swaziland puis en Afrique duSsud après avoir remis ses pouvoirs à un directoire militaire le 17 mars. M. Rajoelina, s'est investi le 21 mars 2009 en tant que président de la HAT.

Depuis août 2009, les efforts visant à sortir le pays de la crise se trouve toujours dans une impasse entre d'une part la HAT de M. Rajoelina et d'autre part les mouvances des anciens présidents Marc Ravalomanana, 62 ans, Didier Ratsiraka, 75 ans et Albert Zafy, 84 ans.

Des politicologues dans le pays analysent que la situation politique à Madagascar est actuellement bloquée en raison d'une certaine incohérence d'opinion entre les dirigeants de la transition.

Les analystes disent que M. Rajoelina veut organiser des élections avec l'approbation de la communauté internationale, tandis que des politiciens qui le supportent lui conseillent d'organiser les élections avec ou sans l'approbation de la communauté internationales.

Pourtant, d'autres groupes de politiciens qui sont actuellement au pouvoir demandent d'abord la signature de la feuille de route proposée par la SADC avant la tenue des élections, d'où la décision de Rajoelina.