Madagascar : l’armée et les ambassadeurs convoqués par Rajoelina

Afriquinfos Editeur
4 Min de Lecture

Si certains ambassadeurs se sont abstenus de révéler l'objet de cette réunion, des sources de la présidence de la transition ont affirmé que M. Rajoelina avait posé des questions à ses invités sur les bruits de coup d'Etat, qui ont circulé dans le pays ces derniers jours.

Pourtant, le ministre des Forces armées, le général Lucien André Rakotoarimasy, a dit qu'il s'agit d'un échange d’informations.

"Nous avons demandé des moyens pour réaliser la sécurisation du pays, conformément aux résolutions du conseil du gouvernement du 16 août sur les mesures d'urgences", a-t-il déclaré.

- Advertisement -

 Le conseil du gouvernement du 16 août a focalisé sur le renforcement de la sécurité dans le pays.

Des politicologues dans le pays analysent que la situation politique à Madagascar est actuellement bloquée en raison d'une certaine incohérence d'opinion entre les dirigeants de la transition.

D'après des analystes, M. Rajoelina veut organiser des élections avec l'approbation de la communauté internationale, tandis que des politiciens qui le supportent lui conseillent d’organiser les élections avec ou sans l'approbation de la communauté internationales. Pourtant, d'autres groupes de politiciens qui sont actuellement au pouvoir demandent d'abord la signature de la feuille de route proposée par la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) avant la tenue des élections.

Il y a trois jours, le gouvernement de la transition a déclaré avoir demandé à la SADC, qui dirige la médiation de la crise politique dans le pays, d'annoncer la date de la signature de feuille de route avant le 30 août. Sinon la transition à Madagascar va prendre une autre décision.

En outre, les dignitaires, qui avaient organisé la conférence nationale du 13 au 18 septembre 2010, ont appelé les onze groupements politiques qui ont paraphé la feuille de route de la SADC, et d'autres entités dans le pays à se réunir la semaine prochaine. Certains ont manifesté leur volonté d'y participer.

D'ailleurs, lors d'un débat télévisé nommé "Invité du Zoma" d' une télévision privée malgache TV Plus vendredi soir, le général Andrianafidisoa, qui a mené la pacification dans le pays lors de la crise politique 2002, a accusé les membres du congrès de la transition et du conseil supérieur de la transition d'être l'un des facteurs de blocage à Madagascar.

Le général Andrianafidisoa a dit que la transition actuelle dans le pays fait une marche en avant et deux marches en arrière.

Il a ajouté que le statu quo actuel dans le pays va risquer de devenir une autre explosion sociale si le président de la transition tâtonne toujours et ne prend pas une décision ferme.

 Il a lancé un appel au président de la transition pour qu'il nettoie son staff pour aller en avant et éviter une autre explosion sociale.

Madagascar vit dans une crise politique depuis fin 2008. Des manifestations massives conduites par M. Rajoelina, maire d'Antananarivo de l'époque, ont fini par la chute du président Marc Ravalomanana. Le 25 mars 2009, ce dernier s'est exilé au Swaziland puis en Afrique du sud après avoir remis ses pouvoirs à un directoire militaire le 17 mars. M. Rajoelina, qui s'est investi le 21 mars 2009 en tant que président de la HAT.

Depuis août 2009, les efforts visant à sortir le pays de la crise se trouve toujours dans une impasse entre d'une part la HAT de M. Rajoelina et d'autre part les mouvances des anciens présidents Marc Ravalomanana, Didier Ratsiraka et Albert Zafy.